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Vieux 09/12/2013, 10h16   Afficher une version imprimable   (1)
maloute45
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Léon julien
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Carouge à tête jaune & L'Oriole moriche

Le Carouge à tête jaune et l'Oriole moriche sont deux espèces qui sont
souvent confondues l'une avec l'autre par nos amis néerlandophones.

En effet, et c'est malencontreux, le Carouge à tête jaune s'appelle "Geelkoptroepiaal" en
néerlandais et l'Oriole moriche porte le nom commun de "Geelkaptroepiaal" !

Cette différence d'une lettre est souvent la source de bien des confusions, il aurait dû être
fait preuve de plus de discernement lors de la distribution des noms communs néerlandais
mais....que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre.


troupiale fig 1.png troupiale fig 2.png
A gauche Oriole moriche
A droite Carouge à tête jaune
Gravures d'Archives


Carouge à tête jaune - (Xanthocephalus xanthocephalus)

Mâle :

de 25 à 28 centimètres, queue comprise.
Cette dernière étant assez longue comparée au reste du corps.
Poids plus ou moins 80 grammes.
Le plumage du corps est noir brillant a l'exception d'une ligne blanche disposée sur le bord
des rémiges externes.
La tête et le cou sont jaune d'or, une grande bavette bien arrondie s'étale jusque sur le haut
de la poitrine.
Les lores noirs servent d'écrin aux yeux jusqu'à la base du bec.
Les pattes et orteils sont très longs et noir brillant tout comme le bec légèrement courbé.

Les mâles âgés d'un an sont noir brun et le bout de leurs ailes présente des taches blanches.
Leur tête est brune, leur gorge est jaune clair tout comme les joues et les sourcils.
Leur ventre est barré de blanc tandis que leur bec et leurs pattes sont noir brun .

Femelle :

La femelle du Carouge à tête jaune mesure entrez 22 et 24 centimètres, elle est donc plus
petit que son partenaire.
Plus légère aussi, ne pesant que plus ou moins 50 grammes.
La couleur générale est brun "charbon de bois" et elle n'a pas de blanc aux ailes.
La tête et le haut de la poitrine sont jaune terne.
La poitrine est barrée de traits blanchâtres.
Les yeux, le bec et les longues pattes sont noir brun.

Jeune :

Le jeune Carouge à tête jaune est brun sombre avec les rémiges et les rectrices bordées
de jaune terne.
La tête et la poitrine sont châtaignes avec de ci de là quelques taches noires.
Bec et pattes sont noir brun.


Oriole moriche - (Leterus chrysocephalus)

Mâle :

Taille de 17 à 19 centimètres.
Poids 32 à 40 grammes.
L'oiseau a le corps complétement noir, la tête, à l'exception des lores noirs et du noir à la
base du bec, est jaune profond (très différent donc que le précédent).
Les pattes d'un noir brillant sont ici aussi très longues et le bec noir est légèrement arqué.
Les jeunes mâles sont plus sombres que les femelles.

Femelle :

La femelle mesure un bon 17 centimètres et pèse entre 23 et 30 grammes.
Le manteau et la queue sont noir grisâtre.
La poitrine et l'abdomen sont brunâtres et portent des taches noires.
La tête entière est jaune foncé, on remarque un peu de jaune sur la gorge et un reflet jaune
au-dessus de l'œil.
Bec et pattes sont noir gris.


ALIMENTATION

Carouge à tête jaune:

Cette espèce a un menu variant selon les saisons.
Durant la bonne saison, il se nourrit surtout d'insectes, il élève sa progéniture en lui donnant
un nombre incalculable de proies.
Il s'agit surtout d'insectes aquatiques (comment en serait-il autrement, vu sa façon de vivre);
dytiques, demoiselles, libellules, nèpes, etc.
Les daphnies qui sont de petits crustacés aquatiques sont aussi au menu.
Les larves d'insectes vivant dans les arbres et les buissons ne sont pas à l'abri et font partie
du menu de l'espèce.
Les insectes plus terrestres comme les criquets et les sauterelles, les fourmis (sous toutes
leurs formes), les hyménoptères, sont aussi chassés par le Carouge à tête jaune, il montre
aussi une certaine dextérité dans la capture des insectes volants.

troupiale fig 3.png
Le Carouge à tête jaune se réunit en grands groupes hétérogènes pour fourrager durant la
mauvaise saison.
Ces multitudes d'oiseaux suivent, à l'instar de nos Mouettes et autres Goélands, les fermiers
qui retournent le sol de leurs champs.
Ils y capturent une masse de Lombrics et d'insectes.
Ce qu'ils mangent pourtant le plus en ce moment de l'année, ce sont les graines laissées
sur le sol par les agriculteurs, tout le monde sait que la récolte machinale engendre bien des
pertes et c'est tout profit pour les oiseaux.
Plus gênant pour l'homme, le Carouge à tête jaune n'hésite pas à s'attaquer au semis de
céréales y causant des dégâts conséquents.


Oriole moriche

Cet oiseau a une alimentation pratiquement semblable à celle du Carouge à tête jaune durant
la bonne saison, les biotopes de deux espèces étant quasi semblables, exception faite de la
latitude géographique.
Il se nourrit de toutes sortes d'invertébrés et de graines, cet un oiseau assez difficile, il va à
chaque fois laver la proie qu'il a capturée sur le sol avant de la manger ou de la donner à
un jeune !!!
troupiale fig 4.jpg
Fourrageant également en grand groupes, l'Oriole moriche représente souvent une menace
pour les cultures céréalières dont il se nourrit des semis, les rizières vénézuéliennes sont
ainsi un passage obligé pour les bandes d'Orioles.


REPRODUCTION

Carouge à tête jaune :

carouge a tête jaune.jpg 450l-carouge-a-tete-jaune-xanthocephalus-xanthocephalus.jpg

Les mâles rentrent à la fin du mois d'avril au début de mai sur les lieux où l'espèce se reproduit.
Bien que la reproduction se fasse en colonies d'une certaine envergure (plusieurs dizaines de
couples), les mâles s'arrogent un territoire où croissent des roseaux, de laîches ou d'autres
plantes aquatiques émergée de haute taille.
Chaque mâles tient ses rivaux à distance au moyen de son chant puissant et d'une série de
sons grinçants se terminant en un rugissement déclinants.
Ils émettent également toute une série de cris peu harmonieux et on peut reconnaître le cri
de contact de l'espèce parmi tout cela, un coassement enroué accompagné de sons métalliques
aigus.

Le rite nuptial s'effectue à la cime d'un roseau ou sur une branche nue.
Les mâles y battent des ailes à moitié ouvertes, étalent la queue en projetant la tête vers
l'arrière lorsque les femelles entre en scène.
L'accouplement suit spontanément.
Les femelles cherchent chacune sur le territoire du mâle qui l'a séduite un endroit où nicher.
Elles utilisent des fibres humides de plantes du genre carex et d'herbes pour construire une
coupe volumineuse à la paroi épaisse.
Ce nis surplombe l'eau à une hauteur variant entre 20 et 90 centimètres.
Il est fixé par des fibres tissées entre les tiges de roseaux verticaux.
La femelle a besoin de 2 à 4 jours pour mener sa tâche à terme, le mâle ne l'aidant pas.
Séchant, les fibres végétales se ratatinent et forment ainsi un nid robuste et hermétique.

Deux, trois ou quatre œufs vont être pondus, il s'agit généralement de trois qui mesurent
26 X 18 mm.
Longs et bien ovales, ils sont lisses et brillants, de couleur gris verdâtre, ils sont maculés de
brun et de brun pourpré.
La femelle couve seule tandis que son compagnon monte une garde vigilante et belliqueuse.
Infidèle, ce dernier va tenter de séduire une autre femelle pour s'accoupler , polygames certains
mâles ont parfois un harem pouvant compter jusqu'à 5 femelles.
Cela dépend en fait de la taille du territoire que chaque mâle a pu accaparer et de la présence
subséquente d'emplacements favorables à la construction des nids.
Les femelles nichent en colonies rapprochées pour se sentir en sécurité et, pour permettre aux
mâles de les protéger contre les raids de la femelle d'une espèce parasite, le Carouge à
épaulettes, qui est toujours à l'affût pour pondre ses œufs dans les nids de Carouge à tête jaune.

Les jeunes Carouge à tête jaune viennent au monde au bout de 11 à 13 jours.
Ils naissent nus et aveugles.
Un duvet jaune terne apparaît toutefois sur leur dos et sur leur tête au bout de 4 jours.
Les premières plumes sortent des étuis au bout d'une bonne semaine.
La mère subvient seule à leurs besoins durant les premiers temps.
Elle régurgite de la nourriture prédigérée dans leur bec, le temps passant des insectes entiers
font partie du repas.
Le mâle l'aide parfois dans cette tâche.
Des centaines de proies sont nécessaires pour nourrir chaque nichée et cela compense bien
les dégâts occasionnés aux cultures en d'autres temps.
Rendez-vous compte du nombre d'insectes qu'une petite colonie de Carouge à tête jaune
arrive à attraper par jour ?

Les juvéniles quittent le nid lorsqu'ils ont 9 ou 10 jours.
Ils savent à peine voleter, et encore, n'étant pas encore parfaitement emplumés.
Une fois partis, ils ne reviennent plus au nid, même la nuit pour dormir.
Il est d'ailleurs préférable pour eux de se tenir cois, dispersés dans la végétation palustre.
Leurs logs orteils leur sont d'un bon secours à ce moment de leur vie, ils leurs permettent
de se tenir bien accrochés aux tiges verticales des roseaux.
Il est déjà possible de discerner les mâles des femelles à ce stade !
Les premiers sont plus grands et plus robustes que les secondes.
Les juvéniles vont voler 10 jours plus tard et ils vont encore être nourris par leurs parents à
moins que ce ne soit par le père seul, la mère étant déjà occupée à couver une seconde nichée.

Les prédateurs du Carouge à tête jaune sont certainement les oiseaux de proies (Autours,
Eperviers, Faucons) qui chassent surtout les jeunes.

Oriole moriche :

Le moment de la reproduction diffère chez les Orioles moriches selon l'endroit où ils vivent.
Il est d'avril à mai au Brésil.
A Trinidad, cela se passe de juillet à octobre et au Venezuela cela va d'octobre à novembre.
Les mâles se regroupent en petites colonies dès le début de la période de ponte.
Caractéristique de cette espèce comme de l'autre, il s'agit toujours d'endroits fortement
humides.
Chaque mâles tente de s'arroger un territoire de la plus grande superficie possible tout en
gardant les concurrents à distance par leur chant agressif.

Tous sont alors immédiatement commencer la construction d'un nid en forme de coupe
volumineuse.
Ce sont des artisans fort habiles !!!
La base de chaque nid est tissée entre des tiges de roseaux à plus ou moins 60 cm. au-dessus
de la surface de l'eau.
Les fibres végétales mouillées sont arrachées des roseaux.
Chaque mâle va sans s'arrêter de chanter, travailler durant 3 jours à la construction du nid.
Il va utiliser toutes sortes de parties végétales qui sont à portée.....de bec.
Le travail terminé, il va se mettre à la recherche d'une femelle à qui il présentera le nid.

Les mâles chantent fortement durant la parade nuptiale, soit qu'ils le font perchés près du nid
soit qu'ils s'élèvent quelques mètres verticalement en chantant pour ensuite redescendre
en feuille morte, ailes et queue étalées, tête bien droite pour montrer le jaune.

Ces mâles vont parader ainsi sans discontinuer jusqu'à ce qu'une femelle daigne entrer sur le
territoire de l'un d'entre eux.
Une fois copulée, cette dernière va terminer l'intérieur du nid que le mâle a construit.
Cela terminé, elle va ensuite pondre 1 œuf tout les 2 jours pour arriver à un total de 4, parfois
moins.
Un œuf d'Oriole moriche mesure 23 X 12 mm. est blanc brillant et est parsemé de macules et de
tirets bruns, plus nombreux du côté obtus.

Le mâle reste près du nid à chanter jusqu'au début de la couvaison, il commence alors
fiévreusement la construction d'un deuxième nid tout en chantant à seulement quelques mètres
du premier.
Son manège nuptial recommence alors jusqu'à ce qu'une seconde femelle se laisse séduire.
Il peut ainsi construire jusqu'à 5 nids d'affilée !!!
Son comportement est donc tout autre que celui du Carouge à tête jaune.
Très occupé par son harem il doit aussi faire la chasse à le femelle du "Vacher luisant" une autre
espèce parasite qui a une préférence marquée pour les nids d'Oriole moriche.

Il doit aussi tenir les autres mâles de la petite colonie à distance, il le fait avec son chant car les
concurrents sont aussi occupés à chanter et danser, un joli spectacle et une cacophonie
assourdissante si vous voulez mon avis (lol).
Il faut voir les mâles comme exploser au-dessus des roseaux, les uns après les autres, on dirait
une fontaine qui cracherait des plumes au lieu d'eau !!!

La femelle passe de 10 à 12 jours sur les œufs.
Les jeunes naissent presque nus et aveugles, un maigre duvet pointant de ci de là.
Les premières plumes apparaissent après 8 jours.
La nichée est élevée par la mère seule, avec l'aide du mâle à de rares occasions, il ne sait pas
être partout à la fois, avec toutes ses femelles.
Les jeunes Orioles moriches quittent le nid à l'âge de 12 jours.
Ils sont complétement brun noir, la tête toutefois est noire et la gorge est brun clair.
Ils sont souvent l'objet d'attaques de "l'Autour à ventre gris" (Accipiter polliogaster).

Des succès d'élevage en volière ont déjà été enregistrées avec l'Oriole moriche.
Cet oiseau est d'ailleurs régulièrement présent sur les étagères des commerces d'oiseaux
mais li l'est souvent sous une mauvaise appellation.

m@loute45.


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Si vous avez des anecdotes, des suivis d'élevage, des histoires sur les oiseaux
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Amicalement vôtre

Dernière modification par maloute45 ; 28/10/2014 à 18h23. Motif: ERREUR DE TITRE
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