D’une manière générale, on s’inquiète toujours pour la santé de nos animaux familiers et on aimerait souvent avoir quelqu’un à qui demander. Mais, contrairement aux chiens et aux chats, les pathologies des oiseaux et les canaris en particulier sont difficiles à cerner. Les oiseaux possèdent une morphologie particulière et des organes qui leur sont spécifiques, il est donc difficile de savoir quand ils ont besoin d’aide.

Il y a une idée reçue à laquelle il faut tordre le coup tout de suite : UN MEDICAMENT POUR LES HUMAINS N’EST PAS BON POUR LES CANARIS. N’oubliez jamais que un humain adulte fait 60kg en moyenne et un canari 20g, donc les produits que nous utilisons pour nous soigner sont beaucoup trop fort pour nos oiseaux. Pour donner un exemple très simple, donner de l’aspirine à un canari est le condamner à une mort certaine car l’aspirine en liquéfiant le sang, ne permettant plus au sang de l’animal de coaguler et il mourra d’une hémorragie. J’ai choisi cet exemple volontairement extrême pour montrer l’inadéquation des médicaments humains aux pathologies des canaries.

Une autre idée reçue veut qu’un médicament (et souvent un antibiotique) soigne toutes les maladies. Cela est bien sur totalement faux. Dans la majorité des cas, les pathologies sont liés à la nourriture (nourriture trop riche, pas assez variée, verdure périmée…) ou à des petits disfonctionnements que l’on peut résoudre simplement par un rythme de vie plus régulier et une nourriture adaptée.

La première étape lorsqu’on suspecte une maladie est d’isoler l’oiseau, de le mettre au chaud (25°C environ) et de lui mettre de l’eau et des graines propres.

Ensuite, que l’on veuille soigner soi même son oiseau ou faire appel à un spécialiste (éleveur, vétérinaire…), il va falloir rassembler un certain nombre d’information afin de poser un diagnostic.

Voici donc une manière simple de trouver ses informations.

Pour cela, on va rassembler des informations de deux ordres : environnementales et comportementales.

Les informations environnementales

Il s’agit de toutes les informations concernant le milieu dans lequel vit votre canari. Même si cela semble un peu étrange au premier abord, nous verrons que l’environnement et la façon de vivre du canari va considérablement influencer les pathologies dont il peut souffrir.

Premièrement, nous nous intéresserons à la période de l’année. En effet, les canaris, comme les autres oiseaux, suivent le rythme des saisons et leur rythme biologique varie en particulier entre les mois de février et septembre. On peut distinguer trois grandes périodes dans le cycle du canari : la période de repos, la reproduction et la mue. Chacune des périodes que nous venons d’énoncer peut engendrer des problèmes de santé spécifiques chez le canari : rhume ou refroidissement en période de repos, mal de ponte en période de reproduction ou bien encore kyste folliculaire en période de mue. Il est donc important de se poser cette question pour éliminer toutes les affections qui ne peuvent pas être la cause du trouble.

La période de repos va commencer à la fin de la mue et s’arrêter au moment de la préparation à la reproduction. Cette période se situe pendant l’hiver (entre septembre et février) et est le moment pendant lequel le canari subit le moins de changement. Votre canari est donc au mieux de sa forme.

La période de reproduction est le moment où les couples se forment, le nid va se construire et les œufs vont être pondues. Cette période dure environ cinq mois (du 19 mars – jour officiel du début de la reproduction- jusqu’au 15 juillet). Les males vont se mettre à chanter pour attirer les femelles. Cette période est difficile pour les femelles car la ponte des œufs et leur couvaison est un exercice qui demande beaucoup d’énergie.

La mue est la période durant laquelle les canaris vont complètement changer de plumage. L’arrivée de la période de mue marque la fin définitive de la période de reproduction : les males vont s’arrêter de chanter et les femelles n’auront plus envie de nicher. Elle se déroule de fin juillet à fin août. Il s’agit d’une période très éprouvante pour males et femelles car le renouvellement du plumage nécessite énormément d’énergie, les plumes représentant tout de même 10% du poids total de l’oiseau.

La question suivante concernera l’habitat de votre canari. En effet, un canari vivant dans une petite cage dans une maison chauffée toute l’année aura un cycle biologique différent et des besoins nutritifs moindres qu’un canari vivant dans une grande volière extérieure. On ne rencontrera pas non plus les mêmes pathologies chez les uns et les autres. Le canari « d’intérieur » aura plus souvent tendance à faire des problèmes de foie (congestion du foie, hépatite…) que son congénère de volière car il fait peu d’exercice et est souvent trop nourri. A l’inverse, le canari de volière sera plus sujet aux agressions extérieures (rhumes, coup de froid, piqûres d’insectes…).

La dernière question concernera son hygiène et son milieu. De nombreux parasites aiment se glisser au sein de nos volières et de nos cages pour profiter du sang des canaris innocents. Pour éviter cela, il faut une hygiène rigoureuse de la cage et matériaux en contact avec les oiseaux. Cela signifie qu’il faut nettoyer la cage et les matériaux (barreaux , mangeoires, abreuvoirs) régulièrement et désinfecter les matériaux de temps en temps. Evitez aussi de laisser traîner la verdure dans le fond de cage car de la verdure flétrie pourrait intoxiquer vos oiseaux et attirer de la vermine.

Les informations comportementales

Les informations comportementales sont les informations qui portent directement sur l’oiseau lui même.

Tout d’abord, le changement. Si votre canari change de comportement, on peut supposer qu’il y a un problème. Par exemple, il volait dans sa cage et maintenant il reste prostré dans le fond de sa cage. Un changement de comportement montre donc un problème mais n’en donne pas la gravité pour autant. Voir un changement de comportement chez un canari suppose avant tout qu’on le connaisse et qu’on l’observe. Il est essentiel, pour connaître les oiseaux et en particulier son canari, de l’observer tous les jours. Il faut le regarder évoluer dans sa cage, dans son environnement et le voir manger. Trop de gens pensent voir des comportements anormaux parce qu’ils n’ont jamais pris le temps de regarder attentivement leurs oiseaux.

Ensuite, on étudiera les fientes de l’oiseau. Il ne s’agira pas d’analyser les fientes à proprement parler (il y a des laboratoires pour cela) mais de savoir si votre canari a un problème digestif ou non. La fiente de canari se compose de deux parties : une partie blanchâtre/transparente liquide et une partie solide et plutôt verte. Les diarrhées et les constipations sont courantes chez les canaris. La diarrhée est liée à un dérèglement de la flore intestinale et la constipation à un manque de fibres végétales. Pour lutter contre la diarrhée, on peut donner des ferments lactiques et à titre préventif, du vinaigre de cidre dans l’eau de l’abreuvoir une fois par mois. Pour la constipation, l’administration (en petite quantité) de verdure deux fois par semaine est suffisante.

Pour l’étape suivante, il faudra se saisir de l’oiseau et regarder son aspect général. Attraper un oiseau n’est pas une chose facile, cela demande de l’expérience et de la rapidité. Avant de chercher à attraper un oiseau, pensez toujours à vous laver les mains. Le tabac et certains autres agents (javel, lessive…) sont toxiques pour les canaris, par conséquent, il est nécessaire de se laver les mains avant de les toucher ou de s’occuper d’eux. Si votre canari vit dans une cage, si cette dernière possède une grille de séparation, pensez à la mettre avant, cela réduira vos efforts. Pensez également a fermer les portes et fenêtres de la pièce où se trouve la cage, cela évitera, si ce dernier s’enfuit, qu’il ne s’échappe. Une fois que vous tenez en main l’oiseau, tenez le de façon à pouvoir regarder son ventre. Commencez par regarder si des fientes sont collées aux plumes de la queue (retirez les si c’est le cas) puis soufflez sur les plumes du ventre de manière à découvrir l’abdomen de l‘oiseau. Si le ventre est de la même couleur que la carnation naturelle de la chair de l’oiseau, son foie est en bonne santé. Si vous voyez des taches violettes ou/et rougeâtres, il s’agira probablement d’un engorgement du foie.

Regardez aussi si l’os du bréchet (c’est l’os qui protège la cage thoracique de l’oiseau – os vertical, légèrement au dessus du ventre) est apparent. Si cet os est proéminent, l’oiseau manque de graisse et un complément de son alimentation par des graines riches en lipides peut être conseiller. Une fois ces vérifications faites, vous pouvez relâcher l’oiseau dans sa cage en prenant soin de le mettre sur le ventre et en faisant attention que ces pattes ne s’accrochent pas dans ses ailes. Evitez de faire cette opération de nuit (c’est à dire quand le canari est endormi) car les canaris sont cardiaques et ils pourraient mourir de peur en passant ainsi du repos complet au stress complet.

Analyse des informations et pose d’un diagnostic

A partir de toutes ces informations, nous pouvons en les comparant et les listant déterminer le ou les problèmes dont souffrent notre canari. Lors de l'analyse, on doit rester honnête et ne pas créer des symptômes à l'oiseau pour qu'il corresponde à une maladie. On ne doit pas non plus soit minimiser ou dramatiser les symptômes. Notons aussi que, comme chez les humains, les canaris peuvent être atteints de multi-pathologies (plusieurs maladies en même temps). Dans ce cas, le recours à un spécialiste est nécessaire.

Article rédigé par Florianne