PDA

Voir la version complète : Proventriculite ou PPD


maloute45
09/02/2017, 00h09
PROVENTRICULITE OU PPD

111074

La Proventriculite ou PDD (Proventriculus Dilatation Disease), est une maladie mortelle
d’évolution lente, responsable de troubles nerveux et de dysfonctionnements digestifs
consécutifs à une destruction progressive des fibres nerveuses.
Connue et redoutée des amateurs d’oiseaux depuis les années 1970, elle a été jusqu’à présent
décrite chez plus de cinquante espèces d’oiseaux, dont la plupart des psittacidés (sauf jusqu’à
présent la perruche ondulée), beaucoup de petits passereaux (comme le canari), les toucans,
des rapaces (dont le faucon pèlerin) et des oiseaux d’eau.

C’est un virus qui attaque le système neurovégétatif digestif (tractus gastro-intestinal).
Il n’existe pas encore de traitement.

LES SYMPTÔMES
Les symptômes, nerveux et digestifs, s’installent progressivement.
Dans la forme digestive classique, l’oiseau devient progressivement incapable d’évacuer correctement
son tube digestif et de digérer sa nourriture.
Ceci entraîne une accumulation de la nourriture dans le jabot et une dilatation des estomacs
(ventricule et proventricule), se traduisant par des régurgitations, des vomissements, la présence
de graines non digérées dans les fientes et un amaigrissement progressif de l’animal.
La forme nerveuse est caractérisée par des pertes d’équilibre (chute brutale du perchoir, la nuit
notamment), une incoordination, des mouvements anormaux de la tête, des convulsions ou
l’apparition de cécité.
Les deux formes cliniques peuvent être éventuellement associées.
Le décès intervient habituellement au bout de quelques mois d’évolution.

BEAUCOUP D'OISEAUX PORTEURS SAINS
Cette maladie est caractérisée par un portage sain important, c’est-à-dire par un nombre important
d’oiseaux qui ont été infectés par le virus, qui sont contagieux, mais qui ne développent pas
forcément la maladie.
Parmi les psittacidés, les Gris du gabon, les Cacatoès, les Amazones développent plus facilement
la maladie tandis que les perruches calopsittes sont de fréquents porteurs sains.
La Proventriculite se développe préférentiellement dans les populations denses d’oiseaux maintenus
en milieu clos.
La transmission se fait par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les fientes, par l’inhalation
de poussières de fientes séchées et vraisemblablement d’une manière directe par les parents
aux jeunes car le virus est présent dans les ovaires et les testicules.
L’incubation varie expérimentalement de 11 jours à 2 mois.
Un oiseau atteint peut cependant rester porteur sain pendant des mois ou des années et excréter
le virus de façon intermittente avant de développer les symptômes.

UN DIAGNOSTIC ENCORE COMPLEXE A REALISER
Pour lever le doute lorsque l’on soupçonne cette maladie, la réalisation de quelques examens
complémentaires est nécessaire :
•Radiographie : à l’examen radiographique, on observe une augmentation de la taille de l’estomac
ainsi que la présence de gaz dans les anses intestinales.
Bien que fortement suggestive d’une proventriculite, cette anomalie n’est cependant pas spécifique
de cette maladie.
•Tests de dépistage : maintenant que l’on connaît l’agent causal de cette maladie, le bornavirus aviaire,
il est possible de mettre au point des tests de dépistage.

CEUX-CI SONT DE 2 TYPES
1.Une sérologie, qui permet de rechercher les anticorps se développant dans le sang lors de
l’infection par le virus, et
2.Le test PCR, qui permet de rechercher directement l’ADN du virus dans un prélèvement effectué
sur l’oiseau.

Ces tests sont en cours de développement et ne sont pour l’instant pas disponibles en France.
Ils ne permettent de toutes façons pas encore d’établir un diagnostic à coup sûr.
En effet, une sérologie positive ne permet pas de différencier un porteur sain d’un malade et
la fiabilité des tests PCR dépend de la présence effective du virus dans le prélèvement.
Les prélèvements réalisés à partir des selles ou des prélèvements de muqueuse buccale ne
sont donc pas indiqués car le virus n’y est présent que d’une façon intermittente.
La présence de virus dans le sang ne semble non plus pas toujours détectable par un test PCR.
Un site intéressant de prélèvement pour une analyse PCR semblerait être la base de la plume,
à condition que celle-ci soit arrachée car on entraîne ainsi une terminaison nerveuse dans lequel
le virus est pratiquement toujours présent.
Des recherches sont actuellement en cours pour essayer de mettre au point un test rapide et
fiable

ANALYSE HISTOLOGIQUE
En l’absence de tests de dépistage fiable, la méthode la plus sûre consiste encore à prélever
une petite portion de tissu digestif et à l’adresser à un laboratoire spécialisé afin de réaliser
une analyse histologique, c’est-à-dire un examen microscopique des tissus prélevés de façon
à mettre en évidence les lésions caractéristiques provoquées par l’atteinte du virus.
On prélève habituellement un tout petit fragment du jabot, opération peu risquée, superficielle,
qui ne nécessite qu’une brève anesthésie.
En France, il existe des laboratoires qui proposent le dépistage par examen sanguin ce test
est intéressant pour passer en revue une population d’oiseaux, comme un élevage dans lequel
on souhaite éradiquer la PDD.
L’éleveur doit toutefois être bien informé qu’une grande proportion des oiseaux décelés positifs
ne développera pas la maladie clinique.
Le protocole le plus fiable de diagnostic pour un individu consiste donc encore pour l’instant
en l’examen histologique d’une biopsie du jabot.

UN TRAITEMENT SUR LE LONG TERME PERMET UNE AMELIORATION REELLE
Le traitement vise essentiellement à réduire les symptômes car il n’existe pour l’instant aucun
médicament permettant d’éliminer le virus.
Il doit être maintenu pendant plusieurs mois à plusieurs années.
Bien qu’une nette amélioration soit souvent observée, on suppose jusqu’à nouvel ordre que
les oiseaux demeurent chroniquement infectés.
L’amélioration intervient habituellement au bout de quinze jours d’administration.
Les critères d’évaluation sont la prise de poids, l’amélioration des signes radiographiques et
la disparition progressive des lésions observées sur des biopsies répétées du jabot.

Le traitement de l’inflammation par des anti-inflammatoires non stéroïdiens (qui ne sont pas
à base de cortisone) apporte très souvent un réel soulagement à l’oiseau malade.
Il faut également traiter la diminution de la mobilité intestinale et les régurgitations chroniques
avec des antispasmodiques digestifs.
Lors d’atteinte nerveuse, certains médicaments utilisés pour la maladie de Parkinson chez l’homme
peuvent parfois être utilisés.
Enfin, il est important de nourrir l’oiseau avec une nourriture hautement assimilable et de
consistance liquide, comme des extrudés humidifiés ou des bouillies de nourrissage pour jeunes
oiseaux, car on lui apporte ainsi un confort réel et on favorise la reprise de poids.
Les oiseaux atteints ingèrent souvent des corps étrangers, comme des morceaux de bois,
vraisemblablement pour essayer de soulager leur gêne digestive : la supplémentation de la
nourriture avec des fibres végétales permet de répondre à ce besoin.

PERSPECTIVES D'AVENIR
La récente découverte du borna virus aviaire et la démonstration de son rôle pathogène dan
s la Proventriculite des oiseaux constitue donc une avancée fondamentale pour la compréhension
de cette maladie.
Il reste à attendre une généralisation de tests de dépistage faciles à utiliser et disponibles en France.

flambeau
09/02/2017, 15h16
Un grand merci pour cet article, il m'a permis
d'expliquer la perte de mon canari après une attaque nerveuse!

SERINUS
09/02/2017, 22h39
Bonjour Léon, peut-on avoir la date de publication de cet article (si possible aussi, sa source)?

mahmoudm
10/02/2017, 09h35
bonjour Léon

la proventriculite et la PDD sont 2 pathologies tout a fait distinctes
la PDD ( ou dilatation du proventricule) n'est pas une maladie courante chez le canari elle est exceptionnelle .

on peut aller sur cette these https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwjFxNG3moXSAhWGXBoKHSrjCawQFggYMAA&url=http%3A%2F%2Ftheses.vet-alfort.fr%2Ftelecharger.php%3Fid%3D1137&usg=AFQjCNFgooqbbAd6Za1ZdoLQ0WldXlfYcQ
a la page 93 ou on parle de PDD et la ,page 106 ou on parle de proventriculite.

pioupiou34
19/01/2018, 12h48
Merci pour ces informations précieuses et précise! Je reconnais certains symptômes qu'a actuellement mon canari depuis 2 mois, maintenant je sais pourquoi grâce à vous! que puis je faire ? il y a t il un vrai traitement ? Je suis très attristée car je m'y suis attachée , il était en pleine forme, il chantait beaucoup et d'un coup plus rien du jour au lendemain! Cordialement

manarlia
19/01/2018, 18h42
PROVENTRICULITE OU PPD

111074

La Proventriculite ou PDD (Proventriculus Dilatation Disease), est une maladie mortelle
d’évolution lente, responsable de troubles nerveux et de dysfonctionnements digestifs
consécutifs à une destruction progressive des fibres nerveuses.
Connue et redoutée des amateurs d’oiseaux depuis les années 1970, elle a été jusqu’à présent
décrite chez plus de cinquante espèces d’oiseaux, dont la plupart des psittacidés (sauf jusqu’à
présent la perruche ondulée), beaucoup de petits passereaux (comme le canari), les toucans,
des rapaces (dont le faucon pèlerin) et des oiseaux d’eau.

C’est un virus qui attaque le système neurovégétatif digestif (tractus gastro-intestinal).
Il n’existe pas encore de traitement.

LES SYMPTÔMES
Les symptômes, nerveux et digestifs, s’installent progressivement.
Dans la forme digestive classique, l’oiseau devient progressivement incapable d’évacuer correctement
son tube digestif et de digérer sa nourriture.
Ceci entraîne une accumulation de la nourriture dans le jabot et une dilatation des estomacs
(ventricule et proventricule), se traduisant par des régurgitations, des vomissements, la présence
de graines non digérées dans les fientes et un amaigrissement progressif de l’animal.
La forme nerveuse est caractérisée par des pertes d’équilibre (chute brutale du perchoir, la nuit
notamment), une incoordination, des mouvements anormaux de la tête, des convulsions ou
l’apparition de cécité.
Les deux formes cliniques peuvent être éventuellement associées.
Le décès intervient habituellement au bout de quelques mois d’évolution.

BEAUCOUP D'OISEAUX PORTEURS SAINS
Cette maladie est caractérisée par un portage sain important, c’est-à-dire par un nombre important
d’oiseaux qui ont été infectés par le virus, qui sont contagieux, mais qui ne développent pas
forcément la maladie.
Parmi les psittacidés, les Gris du gabon, les Cacatoès, les Amazones développent plus facilement
la maladie tandis que les perruches calopsittes sont de fréquents porteurs sains.
La Proventriculite se développe préférentiellement dans les populations denses d’oiseaux maintenus
en milieu clos.
La transmission se fait par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les fientes, par l’inhalation
de poussières de fientes séchées et vraisemblablement d’une manière directe par les parents
aux jeunes car le virus est présent dans les ovaires et les testicules.
L’incubation varie expérimentalement de 11 jours à 2 mois.
Un oiseau atteint peut cependant rester porteur sain pendant des mois ou des années et excréter
le virus de façon intermittente avant de développer les symptômes.

UN DIAGNOSTIC ENCORE COMPLEXE A REALISER
Pour lever le doute lorsque l’on soupçonne cette maladie, la réalisation de quelques examens
complémentaires est nécessaire :
•Radiographie : à l’examen radiographique, on observe une augmentation de la taille de l’estomac
ainsi que la présence de gaz dans les anses intestinales.
Bien que fortement suggestive d’une proventriculite, cette anomalie n’est cependant pas spécifique
de cette maladie.
•Tests de dépistage : maintenant que l’on connaît l’agent causal de cette maladie, le bornavirus aviaire,
il est possible de mettre au point des tests de dépistage.

CEUX-CI SONT DE 2 TYPES
1.Une sérologie, qui permet de rechercher les anticorps se développant dans le sang lors de
l’infection par le virus, et
2.Le test PCR, qui permet de rechercher directement l’ADN du virus dans un prélèvement effectué
sur l’oiseau.

Ces tests sont en cours de développement et ne sont pour l’instant pas disponibles en France.
Ils ne permettent de toutes façons pas encore d’établir un diagnostic à coup sûr.
En effet, une sérologie positive ne permet pas de différencier un porteur sain d’un malade et
la fiabilité des tests PCR dépend de la présence effective du virus dans le prélèvement.
Les prélèvements réalisés à partir des selles ou des prélèvements de muqueuse buccale ne
sont donc pas indiqués car le virus n’y est présent que d’une façon intermittente.
La présence de virus dans le sang ne semble non plus pas toujours détectable par un test PCR.
Un site intéressant de prélèvement pour une analyse PCR semblerait être la base de la plume,
à condition que celle-ci soit arrachée car on entraîne ainsi une terminaison nerveuse dans lequel
le virus est pratiquement toujours présent.
Des recherches sont actuellement en cours pour essayer de mettre au point un test rapide et
fiable

ANALYSE HISTOLOGIQUE
En l’absence de tests de dépistage fiable, la méthode la plus sûre consiste encore à prélever
une petite portion de tissu digestif et à l’adresser à un laboratoire spécialisé afin de réaliser
une analyse histologique, c’est-à-dire un examen microscopique des tissus prélevés de façon
à mettre en évidence les lésions caractéristiques provoquées par l’atteinte du virus.
On prélève habituellement un tout petit fragment du jabot, opération peu risquée, superficielle,
qui ne nécessite qu’une brève anesthésie.
En France, il existe des laboratoires qui proposent le dépistage par examen sanguin ce test
est intéressant pour passer en revue une population d’oiseaux, comme un élevage dans lequel
on souhaite éradiquer la PDD.
L’éleveur doit toutefois être bien informé qu’une grande proportion des oiseaux décelés positifs
ne développera pas la maladie clinique.
Le protocole le plus fiable de diagnostic pour un individu consiste donc encore pour l’instant
en l’examen histologique d’une biopsie du jabot.

UN TRAITEMENT SUR LE LONG TERME PERMET UNE AMELIORATION REELLE
Le traitement vise essentiellement à réduire les symptômes car il n’existe pour l’instant aucun
médicament permettant d’éliminer le virus.
Il doit être maintenu pendant plusieurs mois à plusieurs années.
Bien qu’une nette amélioration soit souvent observée, on suppose jusqu’à nouvel ordre que
les oiseaux demeurent chroniquement infectés.
L’amélioration intervient habituellement au bout de quinze jours d’administration.
Les critères d’évaluation sont la prise de poids, l’amélioration des signes radiographiques et
la disparition progressive des lésions observées sur des biopsies répétées du jabot.

Le traitement de l’inflammation par des anti-inflammatoires non stéroïdiens (qui ne sont pas
à base de cortisone) apporte très souvent un réel soulagement à l’oiseau malade.
Il faut également traiter la diminution de la mobilité intestinale et les régurgitations chroniques
avec des antispasmodiques digestifs.
Lors d’atteinte nerveuse, certains médicaments utilisés pour la maladie de Parkinson chez l’homme
peuvent parfois être utilisés.
Enfin, il est important de nourrir l’oiseau avec une nourriture hautement assimilable et de
consistance liquide, comme des extrudés humidifiés ou des bouillies de nourrissage pour jeunes
oiseaux, car on lui apporte ainsi un confort réel et on favorise la reprise de poids.
Les oiseaux atteints ingèrent souvent des corps étrangers, comme des morceaux de bois,
vraisemblablement pour essayer de soulager leur gêne digestive : la supplémentation de la
nourriture avec des fibres végétales permet de répondre à ce besoin.

PERSPECTIVES D'AVENIR
La récente découverte du borna virus aviaire et la démonstration de son rôle pathogène dan
s la Proventriculite des oiseaux constitue donc une avancée fondamentale pour la compréhension
de cette maladie.
Il reste à attendre une généralisation de tests de dépistage faciles à utiliser et disponibles en France.




Merci Maloute pour cet article très intéressant, j'ai une femelle qui je retrouve l'année dernière dans mon jardin je l ai récupéré, elle a eu toujours les mêmes symptômes, mais les 2 dernier mois elle a commence à tomber de pérchoire et ferme les yeux d'une façon régulière, je voulais savoir si il y eu de danger pour mes autres femelles qui ils étaient toujours avec dans la même cage que ils ont vraiment en très bonne santé, amicalement

GroseilleR
21/01/2018, 15h35
La transmission se fait par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les fientes, par l’inhalation
de poussières de fientes séchées et vraisemblablement d’une manière directe par les parents
aux jeunes car le virus est présent dans les ovaires et les testicules.
L’incubation varie expérimentalement de 11 jours à 2 mois.
Un oiseau atteint peut cependant rester porteur sain pendant des mois ou des années et excréter
le virus de façon intermittente avant de développer les symptômes.

:wwink: