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Vieux 16/01/2016, 17h43   Afficher une version imprimable   (1)
maloute45
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Léon julien
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Tout savoir sur les oiseaux à berceau

Lu pour vous, uniquement pour information
Source : "Ornithomédia.com"
Cliquez sur les photos pour agrandir


Michel Ottaviani nous dit tout sur les oiseaux à berceau ou jardiniers

Cet auteur, qui vient de publier un ouvrage de référence sur ces oiseaux passionnants, a
répondu à nos questions (03/02/2015)



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Nom : 150202847c0b8e212259-jardiniers-ardent-couple-30-710x1000 A.jpg
Affichages : 189
Taille : 34,2 Ko
ID : 104452
Couple d'Oiseaux à berceau (ou Jardiniers) flamboyants ou ardents
(Sericulus ardens), Nouvelle-Guinée.
Photographie : Sophie et Fabien Pékus


Les jardiniers ou oiseaux à berceau sont des passereaux vivant dans les forêts tropicales
sèches ou humides d'Australie et de Nouvelle-Guinée.
Ils appartiennent à la famille des Ptilonorhynchidés qui compte 20 espèces.
Ils sont surtout connus pour leur parade nuptiale unique et élaborée.
Pour attirer les femelles, les mâles construisent des tonnelles ou berceaux faits d'herbes
sèches et de brindilles ou accumulent des brindilles autour d'un support vertical ("mâts"),
certaines espèces allant même jusqu'à édifier un toit.
Ils accumulent à l'entrée ou à l'intérieur de ces structures des objets de couleur et de forme
variables selon les espèces (coquillages, feuilles, fleurs, plumes, pierres, baies, articles en
plastique, pièces de monnaie, clous, coquilles, morceaux de verre...).
Ils passent beaucoup de temps à mettre en place et à entretenir cette ornementation.

Après avoir consacré récemment un livre très complet aux paradisiers, Michel Ottaviani, un
auteur connu pour ses monographies sur les fringilles ou les faisans, a publié en décembre
2014 aux éditions Prin un ouvrage exhaustif sur les oiseaux à berceau, richement illustré et
contenant des informations souvent inédites en français.
Il a répondu à plusieurs de nos questions sur ces passereaux "artistes".
Les photos ayant servi à illustrer cet article sont extraites de l'ouvrage


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Nom : jardiniers-couverture B.jpg
Affichages : 95
Taille : 18,6 Ko
ID : 104453
Couverture du livre "Les Oiseaux à berceaux" de Michel Ottaviani (éditions Prin).

Les oiseaux à berceau (Ptilonorhynchidés) sont des oiseaux vraiment curieux et
extraordinaires, non pas à cause de leurs couleurs comme les paradisiers (même si certaines
espèces sont vraiment superbes), mais à cause du comportement nuptial si élaboré et
particulier des mâles.
Ils méritaient bien qu'un ouvrage leur soit consacré, et c'est Michel Ottaviani qui l'a rédigé.

Il s'agit d'un livre (format 16 x 24 cm) complet (262 pages), clair et bien structuré, simple et
agréable à lire, et surtout très richement illustré (200 photos prises dans la nature, dont
plusieurs sont présentées dans cet article) : en feuilletant les pages, on est époustouflé et
parfois amusé par la variété des constructions des mâles et de leurs ornementations
(l'utilisation de nos déchets en plastique et en verre comme décorations est particulièrement
intéressante).
Certaines photos sont très rares, comme celles des constructions de l'Oiseau jardinier (ou
Jardinier) brun (Amblyornis inornatus) et de l'Oiseau à berceau (ou Jardinier) d'Adelbert
(Sericulus bakeri), des adultes de l'Oiseau jardinier (ou Jardinier) à huppe jaune (Amblyornis
flavifrons) récemment redécouvert dans les monts Foja sur l’île de Nouvelle-Guinée ou du
mâle de l'Oiseau à berceau (ou Jardinier) du Prince d'Orange (Sericulus aureus).

L'ouvrage débute par plusieurs chapitres généraux traitant des relations entre les habitants
locaux et les jardiniers, de la taxonomie, de la phylogénie, des habitats, du statut, des
caractéristiques et des comportements nuptiaux des oiseaux à berceau.
Michel Ottaviani a particulièrement détaillé le comportement de construction et la décoration
des structures nuptiales (tonnelles, berceaux, mâts, huttes...) des mâles servant à attirer les
femelles.

L'auteur consacre ensuite huit chapitres aux genres composant la famille des
Ptilonorhynchidés (Ailuroedus, Scenopoeetes, Archboldia, Amblyornis, Prionodura, Sericulus,
Ptilonorhynchus et Chlamydera) : chaque espèce y est présentée de façon détaillée
(description, distribution illustrée par une carte de répartition, taxonomie, habitat
, alimentation, biologie, voix, parade nuptiale, construction par les mâles adultes et
immatures, décoration et nidification).

Le livre comprend aussi trois arbres phylogénétiques récents élaborés à partir de l'ADN
mitochondrial.
Tarifs et règlement : Prix France : 35 € (frais d’envoi compris), U.E. : 43,80 € (frais d’envoi compris).
Pour l’étranger et Dom-Tom, consulter l’auteur.
Règlement uniquement par chèque, mandat
ou virement auprès de l’auteur
Michel Ottaviani – 13, rue Marius Pothier – 55100 Verdun
- E-mail : michel.ottaviani@orange.fr - Site Internet : Livres.oiseaux.mo.monsite-orange.fr.


1- Pourquoi avoir consacré un livre entier aux oiseaux à berceau après celui dédié aux paradisiers ?

Michel Ottaviani :

J’ai consacré un livre entier aux oiseaux à berceau pour deux raisons principales : la première
est que cette famille a un comportement nuptial absolument unique dans le monde aviaire.
Imaginez un mâle construisant un berceau qu’il garnit ensuite d’éléments décoratifs dans le
seul but de séduire une femelle pour pouvoir ensuite s’accoupler avec elle !
Et chaque espèce bâtit une construction particulière avec des décorations différentes.
La seconde raison est qu’il n’existait aucun ouvrage français sur le sujet traitant de la totalité
des espèces de cette famille.
C’est donc pour le lecteur français, une occasion unique de découvrir cette famille étonnante,
souvent abordée mais encore jamais traitée en détail.

2- Peut-on dire indifféremment "oiseau à berceau" ou "jardinier" ?

Michel Ottaviani :

On peut effectivement les appeler "oiseaux à berceau" ou "oiseaux jardiniers", même s’ils
sont officiellement appelés simplement "jardiniers", ce que je désapprouve.
C’est Louis Vieillot (1748-1831) qui avait donné les premiers noms français.
Dans mon livre, j’ai maintenu ces noms originaux généralement bien connus de tous.
Je me démarque parfois de la Commission internationale des noms français des oiseaux
(CINFO) qui a la fâcheuse tendance à la généralisation à outrance : ainsi, elle attribue
l’unique nom "jardinier"à la totalité des 20 espèces, y compris aux oiseaux-chats (genre
Ailuroedus) alors qu’ils ne confectionnent absolument aucun "jardin".

3- Quel est le lien évolutif entre les paradisiers et les oiseaux à berceau ?
Sont-ils apparentés ?


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Nom : jardiniers-mat-mcgregor C.jpg
Affichages : 108
Taille : 30,6 Ko
ID : 104454
Mât de l'Oiseau jardinier de Macgregor (Amblyornis macgregoriae) en
Nouvelle-Guinée
Photographie : Michel Ottaviani


Michel Ottaviani :

Les oiseaux à berceaux (famille des Ptilonorhynchidés) et les oiseaux de paradis (famille des
Paradiséidés) constituent deux familles bien distinctes.
Les premiers sont nettement plus primitifs et beaucoup plus éloignés des paradisiers qu’on
ne le pensait auparavant.
Les études génétiques récentes montrent en effet que les Ptilonorhynchidés occupent une
position basale parmi les passereaux chanteurs (oscines) et qu’ils ne font même pas partie
de la radiation des corvoïdes qui ont leur origine en Australasie et qui sont à l’origine des
paradisiers.
La séparation des oiseaux à berceau de la plupart des oscines remonte à 50 à 55 millions
d’années, vers le début de l’Eocène.
En revanche, les Paradiséidés, plus récents (- 20 millions d’années) sont proches des
corvidés et appartiennent à la branche des corvoïdes australasiens

4- Les tonnelles ou berceaux que les mâles construisent pour séduire les femelles ont-ils une
utilité autre que décorative ?


Michel Ottaviani :

La fonction des constructions élaborées par les mâles, qui ne sont pas des nids (ils sont
généralement en forme de coupes et placés dans un arbre), est d’attirer puis de féconder le
plus grand nombre possible de femelles car les oiseaux à berceau sont, dans leur grande
majorité, polygames.
Les décorations font partie intégrante des constructions des mâles et servent à amplifier
leur rôle de séduction.
Ce ne sont donc pas de simples constructions joliment décorées mais bien des structures
nuptiales érigées uniquement par les mâles pour courtiser les femelles.

5- Quelles espèces construisent les structures nuptiales les plus élaborées ?
Tous les oiseaux à berceau construisent-ils une allée bordée par une tonnelle ?



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Nom : jardiniers-brun-nid D.jpg
Affichages : 288
Taille : 36,0 Ko
ID : 104455
Hutte de l'Oiseau jardinier (ou Jardinier) brun (Amblyornis inornatus),
Nouvelle-Guinée
Photographie : Sophie et Fabien Pékus


Michel Ottaviani :

Les espèces construisant les structures les plus élaborées sont l’Oiseau jardinier brun et
l’Oiseau à berceau (ou Jardinier) de Lauterbach (Chlamydera lauterbachi).
L’Oiseau jardinier brun construit une hutte de branchettes pourvue d’une entrée donnant sur
un jardin qu’il débarrasse de tout débris et qu’il décore ensuite de petits tas de fruits, de
baies, de fleurs et de champignons de différentes couleurs avec quelques insectes.
L’Oiseau à berceau de Lauterbach construit un berceau à quatre parois, au lieu de deux chez
les autres espèces réalisant des allées.
La décoration est composée de fruits et de baies de différentes couleurs, ainsi que des
cailloux, le tout réparti à l’intérieur du berceau.
Dans les secteurs où les cailloux disponibles sont rares, des morceaux de charbon de bois
sont utilisés.
En plus de ces décorations, il peint aussi les parois internes de son allée centrale.

6- Quels sont les critères de choix des femelles : est-ce la solidité, la beauté ou la propreté de
la structure, la beauté ou la rareté des objets décoratifs, la qualité du plumage ou du chant
du mâle ?


Michel Ottaviani :

Le critère principal du choix des femelles est "l’harmonie" du berceau (pour les espèces qui
en construisent), c'est-à-dire son équilibre et ses proportions, ainsi que l’abondance des
décorations, de telles réalisations étant toujours le théâtre d’un plus grand nombre
d’accouplements.
L’utilisation de certains éléments décoratifs rares, comme les plumes bleues de la Perruche
de Pennant (Platycercus elegans) chez l’Oiseau à berceau satiné ou les plumes auriculaires
du Paradisier du Prince d’Albert pour l’Oiseau jardinier d’Archbold, rend la construction
encore plus attractive.
La beauté ou la brillance du plumage des mâles et la qualité de leur chant sont également
des critères importants.
Comme on le voit, la femelle est sensible à un ensemble d’éléments qui, tous réunis,
traduisent finalement la qualité du mâle.

7- Selon quels principes sont disposés les objets ?
Le Jardinier à nuque rose (Chlamydera nuchalis) placerait par exemple
les plus grands à l'arrière pour créer un effet d’optique



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Nom : jardiniers-deco-nr E.jpg
Affichages : 185
Taille : 24,9 Ko
ID : 104456
Berceau de L'Oiseau à berceau à nuque rose (Chlamydera nuchalis) décoré d'objets blancs, verts et rouges, Australie
Photographie : Michel Ottaviani


Michel Ottaviani :

On a effectivement découvert que le mâle de l’oiseau jardinier à nuque rose disposait les
objets décoratifs selon un gradient de taille, créant ainsi un effet de perspective forcée et
une illusion d’optique intéressante pour la femelle.
Il dispose les éléments décoratifs sur son berceau, les plus petits étant placés à l’entrée et,
les plus gros progressivement vers l’arrière.
La femelle, quand elle se place au centre de l’allée, perçoit une certaine uniformité des objets
qui semblent ainsi tous de taille similaire.
Quand les chercheurs inversent expérimentalement les tailles des décorations, l’entrée
semble comme obstruée et donne une vue désordonnée, peu harmonieuse.
Ce phénomène a été découvert uniquement chez l’oiseau jardinier à nuque rose qui réalise
une allée très allongée et ne semble pas exister chez d’autres espèces.

8- Comment peut-on expliquer que certaines espèces sélectionnent plutôt des objets d'une
certaine teinte ?
Est-ce lié à leur vision des couleurs ou juste une adaptation aux objets disponibles dans leur
habitat ?


Michel Ottaviani :

Des études ont montré que les oiseaux percevaient les couleurs d’une façon assez similaire
aux humains, même si leur spectre visible est plus large.
Dans le cas des oiseaux à berceau, les couleurs des objets sélectionnés pour décorer leurs
constructions correspondent à tout ou partie à la coloration du plumage des mâles.
Par exemple, l’Oiseau à berceau (ou Jardinier) satiné (Ptilonorhynchus violaceus) choisit des
décorations bleues et violettes, la livrée du mâle étant bleu foncé brillant et son iris bleu et
violet.
L’oiseau à berceau à nuque rose sélectionne des coquilles d’escargots, des os de
mammifères, des fruits verts et quelques objets d’origine humaine de couleur rose ou rouge.
Le plumage du mâle est uniformément crème orné d’une crête de petites plumes rose lilas.
Les décorations représentent donc un certain prolongement, une amplification de la livrée
nuptiale du mâle, un "transfert" de l’attraction sexuelle.

9- Quelles sont les hypothèses pouvant expliquer l'existence de ces comportements nuptiaux
élaborés ?
Est-ce dû à la polygamie ?


Michel Ottaviani :

Plusieurs hypothèses ont été proposées pour tenter d’expliquer ces comportements nuptiaux
et pourquoi ces oiseaux se sont mis à construire certaines structures.
Des auteurs avancent la thèse du rôle d’indicateurs des "bons gènes", la qualité des
berceaux étant un indice de l’état de santé du bâtisseur.
D’autres suggèrent que ce sont les préférences des femelles qui auraient généré de tels
comportements chez les mâles.
D’autres encore émettent l’idée que les mâles se seraient mis à construire des berceaux pour
se différencier des femelles alors qu’il n’existait pas, à l’origine, de dimorphisme sexuel.
Une autre hypothèse serait que le berceau pourrait être utilisé comme protection contre
d’éventuels prédateurs lors des parades.

Pour ma part, je pense que ces comportements constructeurs sont surtout liés à leur régime
de polygamie : les mâles cherchent à être attractifs en édifiant des constructions pour
s’accoupler à un maximum de femelles.
L’avantage de ces structures est que les femelles peuvent facilement évaluer la qualité des
mâles même en leur absence.
Les paradisiers ont développé des plumages très élaborés mais, en même temps, très
consommateurs d’énergie; les oiseaux à berceau ont eux fait le choix d’un comportement
constructeur qui leur permet d’avoir des plumages moins colorés, toute leur énergie étant
utilisée dans les constructions.
Pourtant, certaines espèces d’oiseaux à berceau ont aussi un plumage très coloré et
construisent des berceaux, la nature faisant souvent preuve d’exceptions.
Ce qui est sûr, c’est que ce comportement n’est pas lié à la phylogénie car dans aucune
famille on ne retrouve de telles constructions.

10- Les mâles d'oiseaux à berceau n'hésitent pas à détruire les tonnelles des rivaux ou à leur
voler des objets : comment expliquer ces "tricheries" ?



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Nom : jardiniers-satin-male  F.jpg
Affichages : 109
Taille : 25,2 Ko
ID : 104457
Oiseau à berceau (ou Jardinier) satiné (Ptilonorhynchus violaceus) mâle, Australie
(cliquez sur la photographie pour l'agrandir)
Photographie : Leo Berzins


Michel Ottaviani :

Les vols de décorations et les destructions de constructions sont liés au statut social et donc
à la hiérarchie des mâles dans un secteur donné.
En effet, il est avantageux pour un mâle de dérober des décorations pour les intégrer à son
propre berceau de façon à le rendre plus attractif et bénéficier de davantage
d’accouplements.
La destruction totale d’une construction est basée sur le même principe mais à un plus fort
degré, la suppression d’un berceau détournant les visites des femelles vers d’autres
constructions.
Il existe des différences d’habileté entre mâles pour réussir à dérober des décorations ou
détruire des berceaux tout en empêchant la dégradation de leur propre construction : mais,
là encore, c’est une question de dominance et de statut social.

11- Comment les jeunes mâles apprennent-ils à construire des structures nuptiales ?

Michel Ottaviani :

Les jeunes mâles apprennent à construire leur structure nuptiale en visitant d’autres
berceaux ou en observant des mâles en pleine construction.
Il existe donc un réel apprentissage.
Parfois, un ou plusieurs jeunes réalisent, juste à côté du berceau de leur "professeur", une
ébauche qui est ensuite détruite.
Puis, les apprentis vont construire un véritable berceau à plusieurs centaines de mètres.
On s’est posé la question de savoir si la construction d’un berceau propre à une espèce était
innée ou acquise : l’ensemble des données tend à montrer que ce comportement présente
une part fixe et une autre partie acquise.
En fait, le comportement constructeur inné est toujours plus ou moins modifié par
l’expérience et un édifice serait le résultat d’une combinaison d’inné et d’acquis sans qu’on
puisse réellement en mesurer la proportion.

12- Quels sont pour vous les plus beaux oiseaux à berceau ?
Comment expliquer que certaines espèces soient sombres et d'autres de couleur vive ?



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Nom : jardiniers-ardent-male-par G.jpg
Affichages : 137
Taille : 23,3 Ko
ID : 104458
Oiseau à berceau (ou Jardinier) flamboyant (Sericulus ardens) mâle paradant,
Nouvelle-Guinée (cliquez sur la photographie pour l'agrandir)
Photographie : Sophie et Fabien Pékus


Michel Ottaviani :

Je trouve que les oiseaux à berceau du genre Sericulus, et notamment l’Oiseau à berceau (ou
Jardinier) flamboyant (S. ardens), avec sa livrée rouge orangé et or, est un oiseau
magnifique.
L’Oiseau à berceau satiné avec son plumage bleu-noir à reflet violacé est également très
beau, en particulier quand il parade sous un "puits de lumière" mettant en valeur la brillance
de son plumage.
C’est ce que Gilliard avait nommé l’effet transférentiel.
Il avait conclu que la complexité des berceaux était inversement proportionnelle à l’éclat du
plumage nuptial des mâles, les espèces au plumage brillant et aux berceaux faiblement
décorés évoluant vers des espèces à plumage terne et aux berceaux richement ornés.

Mais la réalité est un peu différente : chez le genre primitif Scenopoeetes, le plumage est
prosaïque (simple) et la construction rudimentaire, tandis que les espèces sont plus colorées
et les constructions plus élaborées chez les genres Archboldia, Amblyornis, Sericulus et
Ptilonorhynchus.
Chez Chlamydera par contre, les plumages sont assez ternes mais les constructions
compliquées : mais il semble que cette absence de couleurs vives soit davantage une
adaptation au milieu semi-désertique de l’Australie centrale qu’un retour à un plumage
primitif.

13- Êtes-vous allé sur le terrain pour observer et étudier certains oiseaux à berceau ?
Pouvez-vous nous conseiller des bons coins pour voir certaines espèces ?


Michel Ottaviani :

J’ai visité l’Australie et la Nouvelle-Guinée du 3 au 23 décembre 2011
Le site classique d’observation de l’Oiseau à berceau tacheté (Chlamydera guttata) est Alice
Springs où j’ai photographié son habitat dans le bush et un berceau en activité.
Le site privilégié pour voir l’Oiseau jardinier (ou Jardinier) de Newton (Prionodura
newtoniana) est incontestablement l’aire de Paluma dans le Queensland (Australie), où j’ai
pu photographier un beau mâle.

Kumul Lodge près du mont Hagen (Papouasie-Nouvelle-Guinée) est un site renommé pour
observer l’Oiseau jardinier d’Archbold où j’ai photographié plusieurs femelles à la station de
nourrissage installée à proximité immédiate des chambres d’hôtes.
Les mâles, beaucoup plus farouches, sont extrêmement difficiles à observer à moins de
tomber sur un jardin nuptial mais, dans ce cas, il faut parcourir des kilomètres en forêt ou
être accompagné d’un guide qui vous mène directement sur un jardin actif.
Les mâts des Oiseaux jardiniers de Macgregor (Amblyornis macgregoriae) sont plus faciles à
trouver, notamment dans la vallée de Tari, non loin du mont Hagen où j’ai pu en
photographier un.

Le site d’observation incontournable de l’Oiseau à berceau satiné est O’Reillys, dans le parc
national de Lamington, qui est le rendez-vous de nombreux ornithologues-photographes
australiens ou étrangers.
Quant à l’Oiseau à berceau à nuque rose, il peut être photographié un peu partout dans sa
vaste aire de répartition : pour ma part, j’ai pu photographier deux berceaux actifs, l’un près
du mont Wallatson, dans les Territoires du Nord, l’autre près de Georgetown dans le
Queensland.


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Nom : jardiniers-queensland H.jpg
Affichages : 100
Taille : 19,1 Ko
ID : 104459
La forêt tropicale humide du Queensland (Australie)
accueille plusieurs espèces de jardiniers
Photographie : Michel Ottaviani


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Nom : jardiniers-tachete-habitat I.jpg
Affichages : 79
Taille : 29,7 Ko
ID : 104460
Habitat de l’Oiseau à berceau tacheté (Chlamydera guttata) près d'Alice Springs
en Australie
Photographie : Michel Ottaviani


14- Pensez-vous qu'il reste des espèces d'oiseaux à berceau non encore décrites ?

Michel Ottaviani :

Il est très peu probable qu’il reste des espèces d’oiseaux à berceau non encore décrites, tout
du moins en Australie car le pays, quoique très vaste, est bien couvert par les ornithologues.
En Nouvelle-Guinée, il reste trois régions encore peu explorées et donc susceptibles d’abriter
des espèces inconnues : les monts Kumawa et Wandammen dans le nord-ouest; les monts
Foja dans le nord et les monts Adelbert dans le nord-est.
Toutefois, la Nouvelle-Guinée est explorée depuis les années 1850 et le nombre
d’ornithologues, en perpétuelle augmentation, rend très peu probable l’existence d’espèces
inconnues.

15- Pourquoi les espèces de oiseaux à berceau ne sont-elles globalement pas menacées,
comme le sont par exemple plusieurs paradisiers ?



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Nom : jardiniers-archbold-fem J.jpg
Affichages : 100
Taille : 17,5 Ko
ID : 104461
Femelle de l'Oiseau jardinier d'Archbold (Archboldia papuensis) près du mont Hagen
en Nouvelle-Guinée
Photographie : Michel Ottaviani


Michel Ottaviani :

Effectivement, aucune espèce d’oiseau à berceau n’a disparu ou n’est considérée comme
étant en danger d’extinction.
Néanmoins, l’Oiseau jardinier d’Archbold est considéré comme "presque menacé" par
BirdLife International en 2013 en raison de la dégradation de son habitat.
En revanche, l’Oiseau à berceau (ou Jardinier) d’Adelbert, considéré comme "vulnérable" en
2009, a été reclassé en "presque menacé" en 2012 en raison d’un contexte écologique moins
défavorable que prévu.
En Australie, plusieurs espèces souffrent d’une certaine dégradation de leur habitat à cause
des activités humaines mais aucune n’est réellement menacée.
Les oiseaux à berceau ont également beaucoup moins souffert des effets de la plumasserie
que les oiseaux de paradis.

16- Qu'avez-vous finalement appris de plus étonnant ou de plus original sur les oiseaux à
berceau lors de la rédaction de cet ouvrage ?


Michel Ottaviani :

J’ai incontestablement été émerveillé par le sens architectural et le goût décoratif de ces
oiseaux mais un phénomène, en particulier, m’a fasciné : la peinture du berceau !
Imaginer un oiseau cherchant un morceau d’écorce pour s’en servir de pinceau et préparer
de la peinture dans son bec en mélangeant de la salive avec du charbon de bois ou des fruits
pour peindre les brindilles intérieures d’un berceau dépasse l’entendement !

Contact

Michel Ottaviani

Courriel : michel.ottaviani@orange.fr
Site Internet : http://livres.oiseaux.mo.monsite-orange.fr

__________________
Si vous avez des anecdotes, des suivis d'élevage, des histoires sur les oiseaux
pourquoi ne pas les partager avec nous
.

Amicalement vôtre

Dernière modification par maloute45 ; 16/01/2016 à 19h02.
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