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Voir la version complète : Elevage et alimentation du Coq de roche orange


maloute45
12/12/2019, 18h25
Source : Paragraphe tiré du texte original de Bernard Nys.
Adaptation française : Claude Declercq (année2008 - pp 71/72).


ELEVAGE DU COQ DE ROCHE ORANGE (Rupicola rupicola).

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L'instinct de reproduction du Coq de roche orange se réveille
vers le début du mois d'avril.
L'après-midi tirant à sa fin et le crépuscule tombant sont les
témoins du rassemblement de 20 à 40 mâles, soit dans les
arbres soit dans les fourrés ou les rochers se trouvant près
d'un endroit dégarni de toute végétation.

Les oiseaux utilisent ces endroits durant des années pour s'y
livrer à leurs danses nuptiales ou pour se combattre mutuellement.
Leurs cris d'appels ressemblant au son d'un olifant, peuvent
s'entendre à presque 1000 mètres à la ronde.

Tous les mâles de plus d'un an s'arrogent un morceau du théâtre
ne dépassant pas le mètre carré.
Ils s'emploient à nettoyer leur territoire de toutes les feuilles et
brindilles qui peuvent s'y trouver dans l'intention de pouvoir ensuite
s'y livrer librement à leurs parades respectives faites de pas de danse
caractéristiques formant un rituel de cour.

Chaque mâle veille à ce qu'une branche surplombe son podium et il
en hôte toutes feuilles et brindilles adjacentes.
Il s'y perche ensuite en inclinant la tête vers l'arrière et en bombant
le torse en paradant.
Il va et vient entre cette branche et le sol pour attirer l'attention des
femelles, éventuellement alertées par l'animation ambiante.

Alertées donc par le tintamarre, les femelles se rassemblent, au départ
en ordre clairsemé et ensuite en un groupe plus dense, à quelque
distance de l'arène communautaire.
Le spectacle commence lorsqu'une ou plusieurs femelles réceptives
quittent le groupe pour s'approcher de l'arène.
Les mâles exécutent de concert leur rituel de séduction en étalant
leur huppe en 2 moitiés, le bec surplombé disparaissant littéralement
a la vue.

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Ils hochent la tête pour être certain que leurs mimiques soient bien
aperçues par les femelles.
Ils effectuent des rondes incessantes sur leur petit mètre carré
personnel en frappant le sol de leurs pattes et en battant des ailes
tout en poussant des cris sonores.
La queue largement étalée, ils sautillent en étalant à qui mieux mieux
leur superbe poitrine et leur dos orange jusqu'à ressembler à une
grosse pelote dont le plumage retombe et se redresse sans cesse.

Ils leurs arrivent dans l'excitation de dépasser les limites de leur
mini-podium et alors gare !
Les échauffourées ne manquent pas et elles ne cessent que lorsque
l'un des combattants baisse pavillon et s'enfuit.
Le vol est accompagné d'un son plus ou moins flûté occasionné par
l'extrémité de leurs rémiges ouvertes.

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Lorsqu'une femelle a fait son choix, il s'agit souvent du plus grand
et du meilleur danseur (mâle), elle se glisse dans la minuscule
enceinte de celui-ci, cela excitant encore plus les concurrents
malheureux !
L'heureux élu cesse de parader pour prendre une attitude normale
ce qui veut dire qu'il est intéressé par l'idylle qui s'ébauche.
La femelle alors s'envole perpendiculairement et la prise de contact
n'à vraiment pas duré plus de 10 secondes.
Le mâle, part lui aussi à la suite de sa femelle.
L'accouplement à alors lieu dans le couvert végétal.

Le nid est toujours situé à la limite des forêts, là ou coule une rivière
torrentueuse ou un plan d'eau.
Il est construit à une hauteur variant entre 2 et 9 mètres, sous ou
contre un pan rocheux en surplomb et si possible près d'une cascade.
Il se trouve dans une fissure de rocher, dans une cavité où même dans
une grotte moussue et son camouflage est parfait
Ce nid est fait au moyen de boue ramollie avec de la salive, des
radicelles et des tiges tissées par la femelle.
Il se trouve toujours dans la pénombre, hors d'atteinte directe du soleil
afin qu'il n'y ait pas dessication.
L'intérieur est garni avec de délicates fibres végétales.

La femelle y pond 2 œufs blancs parsemés de macules brun foncé, ils ont
la taille d'un œuf de pigeon.
L'éclosion se fait après 28 jours.
Les jeunes ont un duvet noir brunâtre dru et ils sont nourris par leur mère
avec des aliments riches en protéines (insectes, petites grenouilles et
petits lézards tués préalablement et qu'ils avalent la tête la première).
Ils quittent le nid à l'âge de 42 à 48 jours et sont indépendants après une
autre période de 30 jours.
La huppe orange des jeunes mâles n'apparaît qu'au bout de 3 ans (eh oui).

Alimentation

Les Coqs de roche orange passent la plupart de leur temps sur le sol.
Ils y cherchent leur nourriture sur les rives des cours d'eau qui
traversent les forêts pluviales tropicales et subtropicales.
Cette nourriture est faite pour la plus grande partie de fruits et de
baies que la plupart d'entre eux absorbent tels quels pour rejeter
ensuite les parties indigestes lorsqu'ils se trouvent à l'endroit où
il vont habituellement se reposer.
Cet endroit se trouve toujours à quelques distances où les oiseaux
ont récolté leurs pitances.

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Ils font aussi office de planteur d'essences (principalement de Papayes,
les fruits du Papayer <Carica papapya> figurent au menu de ces oiseaux
parmi les préférés).
Les Coqs de roche orange aiment aussi se délecter des fruits de
<Nectandra> et d'autres buissons d'espèces comme "Rubia, Myrte
et Aralia" toutes des Lauracées.
Cette famille englobe plus de 100 espèces en Amérique tropicale.

Les Rupicolas chassent les insectes entre les pierres et le gravier
qui recouvrent le sol des forêts en les déplaçant au moyen de
leur bec.
Ils fourragent aussi dans l'humus à la recherche de larves et
d'invertébrés, ils utilisent alors aussi leurs puissantes pattes.
Les invertébrés de grande taille et les petits rongeurs qu'ils
attrapent sont préalablement tués en étant fracassés contre
une pierre où une branche.

Les coquilles d'escargots sont brisées contre une pierre tout comme
le font nos Grives.
Tout ce qui passe à portée pourvu que ce ne soit pas plus grand qu'un
Lézard où une Grenouille de taille moyenne est attrapé et avalé
goulûment à croire que les oiseaux aient jeûné durant plusieurs jours.