maloute45
31/10/2013, 10h46
Texte et photos : m@loute45.
J'AI SAUVE UN CHOUCAS (CORVUS MONEDULA)
Une cheminée, un couple de choucas.
Tel est le bilan si vous habitez un quartier riche en choucas.
De mon living, j'aperçois environ huit cheminées, la plupart d'entre elles abritent le nid
d'un couple de choucas.
Cette "construction" est aussi simple que futée.
Vous jetez des branches dans le conduit de la cheminée jusqu'à ce qu'elles restent calées
quelque part, et s'empilent peu à peu pour former une solide plate-forme.
Une fois le gros-œuvre terminé, les choucas apportent des matériaux plus raffinés : brindilles,
petits rameaux, plumes, poils....
90475
Lorsque j'ai emménagé, j'ai dû faire appel à un ramoneur.
Nous avons retiré, des deux cheminées, des sacs entiers de bric-à-brac.
Il a fallu pratiquer une ouverture dans une des cheminées au grenier.
L'attirail ordinaire du ramoneur ne permettant pas de la déboucher.
Dans la suie et la poussière, les plumes, les branches, les noix, les mouchoirs en papier, les
bouts de ficelle et les croûtes de pain sec, nous avons trouvé une brosse, vraisemblablement
détachée de son manche lors d'une tentative malheureuse du propriétaire précédent pour
déloger le nid.
Le ramoneur n'avait jamais rien vu de tel.
Pour signifier clairement aux choucas mon souhait de ne plus les voir utiliser mes cheminées
comme vide-ordures, j'ai fait poser des barres de fer à leur sommet.
Mais ce grillage s'est trop vite descellé, car bientôt, il est devenu évident que les choucas, avec
un courage neuf, revendiquaient la cheminée.
Lorsqu'un choucas lance ses "spiat spiat" du haut de la cheminée, ou que plusieurs oiseaux se
disputent sa possession, je les entend par le conduit depuis mon living.
Des dizaines de fois, je suis monté au grenier pour exprimer mon mécontentement par la lucarne,
mais je n'ai jamais obtenu davantage qu'un tumulte éphémère, auquel participait le plus souvent
toute la colonie.
L'opiniâtreté est une caractéristique que j'admire beaucoup chez ces oiseaux.
Avec une impassibilité toute africaine, je me suis accommodé de cette situation, mais il n'est pas
dit que je ne ferais pas enlever un beau jour tout leur fatras.
Je trouve que les gens qui se chauffent au charbon, au mazout ou au bois, manifestent une
curieuse forme d'amour des animaux en respirant une fumée toxique dans leur chambre à
coucher par respect pour un couple de choucas.
Le nid des intrus peut être enlevé sans causer trop de mal si on attend la fin de la couvaison.
Il ne se passe pas un jour sans que je ne sois confronté aux choucas.
Un de ces événements me restera toujours en mémoire.
Un jour, j'ai entendu, venant de la cheminée derrière moi, un son difficile à identifier.
En collant l'oreille contre le manteau de la cheminée, j'ai pu distinguer un frétillement.
Petit à petit, l'évidence m'est apparue : un oiseau était prisonnier dans la cheminée.
J'ai éprouvé un sentiment de malaise, me souvenant d'un récit selon lequel un oiseau tombé
dans une cheminée avait, plusieurs jours durant, lutté pour sa vie.
Après cinq jours, la cheminée s'était tue...
J'airais juré qu'il s'agissait, dans le cas présent, d'un jeune choucas tombé dans la cheminée
après avoir glissé à travers les branches de son nid.
Heureusement, il avait atterri près du tuyau de poêle juste derrière moi.
Dans une cheminée divisée en trois conduits, cela représentait une chance pour l'animal.
Lorsque j'ai réussi à le localiser avec précision, j'ai protégé la pièce de la poussière afin de
pouvoir "opérer" la cheminée.
Une fois le tuyau du poêle écarté de la cheminée, est venu le moment crucial de capturer
l'oiseau invisible.
Muni de gants, j'ai tâtonné dans un trou sombre, parmi le gravier et les branchages.
Le volettement s'est fait plus distinct, pus j'ai aperçu les pattes et l'arrière-train du malheureux.
Après une scène très confuse, je me suis retrouvé tenant dans les mains un choucas adulte,
étonnamment propre et plein de vie.
LE CHOUCAS
Petite corneille (33 cm.) au plumage noir immaculé.
Cou et région de l'oreille légèrement plus clair.
Yeux bleu clair et pupilles noires.
Pattes sombres.
Se déplace sur le sol.
Vol souple.
Capable de véritables acrobaties.
Jeunes de couleur plus uniforme.
Présent dans toute l'Europe sauf en Islande.
Niche partout où il est assuré de trouver des cavités dans le sol, des rochers, des arbres ou des
constructions.
Population estimée à 20 000 couples en Belgique.
Depuis 1989, ne peut plus être tué en Belgique.
Aux Pays-Bas, reste considéré comme un animal nuisible.
90479
Les jeunes choucas se laissent apprivoiser et peuvent apprendre divers tours.
Ces volatiles vivent en groupes formés de couples d'oiseaux fortement attachés l'un à l'autre.
Lorsqu'ils s'envolent en une nuée dense, les partenaires volent deux par deux.
M@loute45.
J'AI SAUVE UN CHOUCAS (CORVUS MONEDULA)
Une cheminée, un couple de choucas.
Tel est le bilan si vous habitez un quartier riche en choucas.
De mon living, j'aperçois environ huit cheminées, la plupart d'entre elles abritent le nid
d'un couple de choucas.
Cette "construction" est aussi simple que futée.
Vous jetez des branches dans le conduit de la cheminée jusqu'à ce qu'elles restent calées
quelque part, et s'empilent peu à peu pour former une solide plate-forme.
Une fois le gros-œuvre terminé, les choucas apportent des matériaux plus raffinés : brindilles,
petits rameaux, plumes, poils....
90475
Lorsque j'ai emménagé, j'ai dû faire appel à un ramoneur.
Nous avons retiré, des deux cheminées, des sacs entiers de bric-à-brac.
Il a fallu pratiquer une ouverture dans une des cheminées au grenier.
L'attirail ordinaire du ramoneur ne permettant pas de la déboucher.
Dans la suie et la poussière, les plumes, les branches, les noix, les mouchoirs en papier, les
bouts de ficelle et les croûtes de pain sec, nous avons trouvé une brosse, vraisemblablement
détachée de son manche lors d'une tentative malheureuse du propriétaire précédent pour
déloger le nid.
Le ramoneur n'avait jamais rien vu de tel.
Pour signifier clairement aux choucas mon souhait de ne plus les voir utiliser mes cheminées
comme vide-ordures, j'ai fait poser des barres de fer à leur sommet.
Mais ce grillage s'est trop vite descellé, car bientôt, il est devenu évident que les choucas, avec
un courage neuf, revendiquaient la cheminée.
Lorsqu'un choucas lance ses "spiat spiat" du haut de la cheminée, ou que plusieurs oiseaux se
disputent sa possession, je les entend par le conduit depuis mon living.
Des dizaines de fois, je suis monté au grenier pour exprimer mon mécontentement par la lucarne,
mais je n'ai jamais obtenu davantage qu'un tumulte éphémère, auquel participait le plus souvent
toute la colonie.
L'opiniâtreté est une caractéristique que j'admire beaucoup chez ces oiseaux.
Avec une impassibilité toute africaine, je me suis accommodé de cette situation, mais il n'est pas
dit que je ne ferais pas enlever un beau jour tout leur fatras.
Je trouve que les gens qui se chauffent au charbon, au mazout ou au bois, manifestent une
curieuse forme d'amour des animaux en respirant une fumée toxique dans leur chambre à
coucher par respect pour un couple de choucas.
Le nid des intrus peut être enlevé sans causer trop de mal si on attend la fin de la couvaison.
Il ne se passe pas un jour sans que je ne sois confronté aux choucas.
Un de ces événements me restera toujours en mémoire.
Un jour, j'ai entendu, venant de la cheminée derrière moi, un son difficile à identifier.
En collant l'oreille contre le manteau de la cheminée, j'ai pu distinguer un frétillement.
Petit à petit, l'évidence m'est apparue : un oiseau était prisonnier dans la cheminée.
J'ai éprouvé un sentiment de malaise, me souvenant d'un récit selon lequel un oiseau tombé
dans une cheminée avait, plusieurs jours durant, lutté pour sa vie.
Après cinq jours, la cheminée s'était tue...
J'airais juré qu'il s'agissait, dans le cas présent, d'un jeune choucas tombé dans la cheminée
après avoir glissé à travers les branches de son nid.
Heureusement, il avait atterri près du tuyau de poêle juste derrière moi.
Dans une cheminée divisée en trois conduits, cela représentait une chance pour l'animal.
Lorsque j'ai réussi à le localiser avec précision, j'ai protégé la pièce de la poussière afin de
pouvoir "opérer" la cheminée.
Une fois le tuyau du poêle écarté de la cheminée, est venu le moment crucial de capturer
l'oiseau invisible.
Muni de gants, j'ai tâtonné dans un trou sombre, parmi le gravier et les branchages.
Le volettement s'est fait plus distinct, pus j'ai aperçu les pattes et l'arrière-train du malheureux.
Après une scène très confuse, je me suis retrouvé tenant dans les mains un choucas adulte,
étonnamment propre et plein de vie.
LE CHOUCAS
Petite corneille (33 cm.) au plumage noir immaculé.
Cou et région de l'oreille légèrement plus clair.
Yeux bleu clair et pupilles noires.
Pattes sombres.
Se déplace sur le sol.
Vol souple.
Capable de véritables acrobaties.
Jeunes de couleur plus uniforme.
Présent dans toute l'Europe sauf en Islande.
Niche partout où il est assuré de trouver des cavités dans le sol, des rochers, des arbres ou des
constructions.
Population estimée à 20 000 couples en Belgique.
Depuis 1989, ne peut plus être tué en Belgique.
Aux Pays-Bas, reste considéré comme un animal nuisible.
90479
Les jeunes choucas se laissent apprivoiser et peuvent apprendre divers tours.
Ces volatiles vivent en groupes formés de couples d'oiseaux fortement attachés l'un à l'autre.
Lorsqu'ils s'envolent en une nuée dense, les partenaires volent deux par deux.
M@loute45.