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maloute45
28/10/2013, 21h54
L'étourneau sansonnet - Sturnus vulgaris

Fin mai début juin, les jeunes étourneaux, brunâtres, quittent le nid avec une synchronisation
stupéfiante.
Ils n'en continuent pas moins à pousser leur appel geignard, à longueur de journée, pour mendier
leur pitance.
On a récemment démontré que les membres d'une famille d'étourneaux se reconnaissent à ce
cri personnel.
Les parents filent à tire-d'aile afin d'alimenter leur progéniture.
Les jeunes au nid reçoivent, chaque jour,300 à 400 becquées.

Il a fallu un certain temps pour que mon jardin soit au goût des étourneaux.
Il commence à se couvrir de buissons et de plantes, l'occupant précédant avait recouvert le sol
de graviers et de pierrailles .
En piaillant, ceux-ci bousculaient et becquetaient leur parent afin de leur faire comprendre qu'ils
étaient affamés.

j'ai pris les jumelles pour mieux regarder la scène.
Quand papa ou maman étourneau s'envolait, les petits restaient seuls tout un temps.
Trottinant en rond, ils penchaient la tête vers le sol et ouvraient le bec à chaque mouvement.
"Bâillaient-ils"?...pas du tout !
Je suis à peu près sûr qu'ils singeaient sans la moindre efficacité, leur parent fouillant le sol à
la recherche de larves.

Il est possible d'étudier, dans un simple jardin, le comportement des étourneaux au tout début
de leur apprentissage, point n'est besoin de partir à l'autre bout du monde pour observer les
mœurs fascinante de la gent ailée.
Les couples d'étourneaux étudiés par l'ornithologue néerlandais Kluijver ont bourré leurs rejetons
au nid de pas moins de 45 000 larves !
une broutille pour l'avenir des Tipules, car il ne s'agit là que d'1% à peine du nombre de larves
recensées sur le terrain de chasse des étourneaux.

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Les étourneaux sansonnets sont toute l'année, des hôtes familiers de nos villes.
On les voit arpenter sans vergogne les places et les rues, inspectant les déchets
et les restes de repas en vue d'une éventuelle pitance.
Lorsqu'il neige, les étourneaux sont la clientèle la plus bruyante du site nourricier
qu'ils ont élu.

[Les livres d'ornithologie décrivent les étourneaux commeµµ des "oiseaux cultivés, tapageurs et
dégourdis", des "oiseaux de jardin fascinants et joyeux" ou "les gamins des rues du monde des oiseaux".
Pour certain, l'étourneau est avec l'homme, le rat et le moineau domestique, l'une des espèces
de vertébrés les plus largement répandues sur terre.
La seule partie du monde habité dont ils sont absents est l'Amérique du Sud.
A la fin du siècle dernier a eu lieu une expérience d'introduction de l'étourneau en Amérique du Nord.
Un lâcher de 100 étourneaux à new York en 1891- 1892 était couronné, dès le printemps 1891,
d'une première couvée réussie, sous les tuiles du toit du musée d'Histoire naturelle.
Cinquante ans plus tard, on trouvait l'étourneau dans toute l'Amérique du Nord.
Actuellement, d'après les estimations, les étourneaux y dépassent les 100 millions.

Une des clés du succès des étourneaux est leur absence quasi totale des préjugés alimentaires.
Ils se nourrissent aussi bien de végétaux que d'animaux.
En Allemagne centrale, on a relevé que leur alimentation était carnée à 77% et végétale à 23%.
Les entrailles de 300 étourneaux recelaient 243 espèces différentes d'insectes et 27 espèces de
plantes.
Fourmis volantes, fruits, graines, pain, chenilles, sauterelles, frites, baies, coléoptères,
araignées, escargots, tout fait farine au moulin des étourneaux.
Sur les bateaux de pêche, ils se régalent de crevettes et de petits poissons.
Ce ne sont pas des fins becs, et c'est bien utile l'hiver, lorsque règne la famine.

Pourtant les étourneaux, connaissent un taux de mortalité élevé.
Moins de 30% des jeunes atteignent leur premier anniversaire.
Et la moitié des adultes perdent la vie chaque année.
L'espérance moyenne de vie d'un étourneau est d'un an et demi à peine.
Par contre, on a capturé, en Belgique, un étourneau bagué en Suisse 23 ans plus tôt.

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Tout comme les Choucas, les étourneaux sansonnets nichent
dans des cavités diverses : dans le creux d'un arbre, sur les liteaux
supportant les tuiles des toits, dans les niches murales et les nichoirs.
Ces cavités sont également utilisées en dehors de la couvaison
particulièrement lorsque l'hiver est rigoureux, pour la nuit.

Les étourneaux sont des cavernicoles.
Le moindre renfoncement suffisamment grand pour loger un nid peut servir de lieu de couvaison.
Pourtant, ils éprouvent un e préférence pour les trous situés à plus de 4-5 mètres du niveau du
sol, avec entrée orientée à l'est ou au sud-est.
Le mâle conquiert et défend un ou plusieurs trous.
A force de chants et de parades, faisant étalage de son plumage brillant, il essaie d'attirer
l'attention d'une femelle.
Celle-ci décidera dans quel trou elle veut nicher.

En aglomération,les étourneaux couvent dans les arbres ou les nichoirs des parcs, dans les
lézardes et les niches, ou sous les tuiles du toit de l'un ou l'autre bâtiment.
De temps en temps dans une boite aux lettres !
Au Pays-Bas, c'est en milieu urbain qu'ont été découvertes les plus fortes densités : de 100 à 500
ou même 1 500 couple d'étourneaux au km² !
Les étourneaux des villes et les étourneaux des champs ont-ils des mœurs différentes ?
La question n'a pas encore été élucidée spécifiquement.
En ville, ils trouvent leur nourriture sur le gazon des jardins, les accotements, dans les parc et
terrains de sport, où ils écument places et rues à la recherche de reliefs de repas abandonnés
sur les terrasses des cafés et dans les poubelles.

A la campagne, ils préfèrent les prairies, à cause des insectes vivant dans l'herbe et dans les
excréments du bétail en pâture.

Dans une commune urbanisée de la banlieue d'Anvers, il est apparu que les étourneaux locaux
étaient sédentarisés.
Dès le début décembre, ils manifestent de l'intérêt pour les nichoirs suspendus à leur intention,
il est clair qu'ils préfèrent passer les nuits glacées dans une maisonnette individuelle qu'en
dortoir dans les arbres.
Les nichoirs d'une commune plus rurale n'ont pas reçu la visite de ces volatiles avant la fin de
février.
L'alimentation des petits étourneaux des villes est parfois trop exclusivement constituée de pain
ce qui leur est fatal .

La vie conjugale des étourneaux est pleine d'aventures...
Un mâle sur cinq réussit à séduire une seconde femelle naïve, le plus souvent âgée d'un an.
Certains mâles ont même 5 femelles.
La plupart du temps, ces concubines sont abandonnées à leur triste sort dès que les jeunes
éclosent dans le premier nid.

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Les étourneaux sansonnets disposent d'un bec convenant à
tous les usages : long, tranchant et puissant.
L'absence de préjugé alimentaire de l'étourneau est légendaire :
fruits, escargots, fourmis ailées, frites et crevettes restées au
fond d'un chalutier.

Il y a aussi des femelles parasites qui pondent leurs œufs dans le nid d'une autre.
Je me demande si les étourneaux des villes ont un comportement sexuel plus "dévergondé" que
leurs congénères de la campagne....
En Grande-Bretagne, par exemple, les Blaireaux qui vivent dans les banlieues urbaines ont une
conduite moins "conservatrice" (ils déménagent plus facilement, ont une alimentation plus variées)
que les blaireaux des bois et des champs.

Lorsque la neige et le gel perdurent, les étourneaux, même ceux qui ont émigré d'Europe du
nord-est cherchent leur réconfort dans les villes et les villages.
Le Flamand Frans Segers raconte qu'en 1929, la misère et la famine poussèrent les étourneaux
jusque dans sa cuisine pour y quémander des restes.


Le saviez-vous ?

◾ Les Etourneaux sont des champions de l’imitation de sons, capables de copier le bruit d’une
alarme de voiture ou d’un téléphone.

◾ Les Etourneaux chantent en hiver, ce que peu d’autres d’espèces font.

◾ La patte d’un Etourneau passe au rouge en été.

◾ A certaines périodes de l’année, vous pouvez déterminer le sexe des oiseaux à partir
de la couleur de la base du bec, bleu pour les mâles et rose pour les femelles.

◾ Les étourneaux peuvent se nourrir à des kilomètres de leurs dortoirs en hiver.

◾ Ils se réunissent en grandes bandes, qui augmentent de taille en hiver.
On peut même les détecter au radar, elles peuvent compter des milliers d’oiseaux.

◾ L’œil de l’étourneau bouge en avant pendant qu’il se nourrit pour lui permettre de voir
ce qu’il mange.

◾ Les taches du plumage de chaque étourneau sont variables.
Elles sont blanches, crème et s’estompent quand l’hiver avance.
Elles peuvent signaler le statut d’un individu dans un groupe, et servir à établir une
hiérarchie de nourrissage sans avoir besoin de combats.
Les jeunes étourneaux ont davantage de taches que les adultes, et les femelles en ont
plus que les mâles.

◾ Les mâles ont aussi une gorge plus longue et pointue que les femelles (regardez un mâle
chanter au printemps).
Ces attributs servent à impressionner les autres mâles, mais aussi les femelles.

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Les étourneaux sansonnets s'approprient avec une orientation tapageuse les mangeoires.
Les autres espèces doivent s'enfuir.
Restes de repas, pommes de terre cuites, morceaux de viande, fruits, graisse, les étourneaux
s'y attaquent comme des "crève-la-faim".
La raison pour laquelle ils s'attaquent aux mangeoires avec une pareille goinfrerie est une manie
du gaspillage aussi manifeste n'est pas claire du tout.
Se dépêchent -ils pour échapper à l'attaque soudaine d'un épervier ou d'un chat domestique?
Probablement leur mode de vie sociale intervient-il en bonne part.
Les groupes d'étourneaux sont régis par une hiérarchie où les mâles tiennent le haut du pavé.
Lors d'une expérience, il est apparu qu'il y avait moins de bagarres entre les femelles.
Et pourtant, elles n'avaient pas accès aux meilleures places, réservées à ces messieurs et
pour lesquelles ils se querellent le plus.
A ce qu'il semble, les étourneaux installés sur la mangeoire sont presque toujours de sexe mâle.

Le Néerlandais Cornelis Jacobszoon van Heenvliet notait , en 1635, que par temps de gel,
lorsque l'on coupait les roseaux dans les marais, des étourneaux venaient dormir "dans
les niches des
églises ou sur le portail de vieilles maisons".
Personnellement, je pense qu'à cette époque, il y avait très peu de chance que des centaines
d'étourneaux passent la nuit en ville pendant des semaines, pour autant que pareilles
concentrations aient été possibles à l'époque, car la multiplication des étourneaux remonte
presque certainement à ces cent dernières années.
L'attitude envers les animaux et la nature était telle au XVII ième siècle que ces proies proches
et faciles à capturer la nuit n'ont pas dû mettre longtemps à passer dans la casserole.

Les étourneaux rôtis étaient très appréciés : tenons-en pour preuve les pots de terre fabriqués
spécialement à leur intention.
Ce n'étaient pas des casseroles, mais les ancêtres des nichoirs.
Au moyen Age, les gens les suspendaient à la façade de leur maison, par exemple, dans l'espoir
d'y attirer des étourneaux.
Pas par amour de la nature, car lorsque le plan réussissait et que les jeunes étourneaux
s'apprêtaient à quitter le nid, ils se faisaient kidnapper et déguster.

D'après Gallacher, les étourneaux logeant en ville ont un faible pour les façades richement
ornées de niches, reliefs, frises et colonnes, parce que c'est là qu'ils trouvent le plus de places
assises.
Cela va du Palais de Justice et du bâtiment de la Deutsche Bank, à Munich, à la mairie de New York
au Big Ben de Londres, en passant par la cathédrale de Cologne.
Aux Pays-Bas, le lieu de rassemblement le plus prisé des étourneaux est la gare centrale
d'Amsterdam.
En Belgique, les étourneaux du parc Léopold, à Ostende, font chaque année la manchette des
journaux.
Les oiseaux se moquent pas mal du trafic des enseignes lumineuses.
Les lieux de rassemblement des étourneaux ne sont pas très appréciés en ville, à cause du
tapage et des fientes.
Crécelles, coups de fusil, abattage des arbres et des branches-perchoirs, haut-parleurs
déversant le cri d'alarme des étourneaux, rapaces dressés ou prise au filet : tout a été essayé
pour amener les étourneaux à de meilleurs sentiments.
Malgré tant d'efforts et d'investissements souvent coûteux, ils décident rarement de déménager
"ils sont têtus".
A Bruges, les pompiers ont été jusqu'à arroser les étourneaux à la lance d'incendie pour faire
déménager un petit dortoir...

L'ETOURNEAU SANSONNET

Signalement :

Plumage sombre à l'éclat vert violet métallique, constellé sur toute sa surface, pendant
l'automne et l'hiver, de taches blanches en forme de coeur.
Dans sa livrée nuptiale, tête et ventre presque exempts de mouchetures, et bec jaune.
Pattes couleur chair à rose (foncé).
Plumage brunâtre chez les jeunes, jusqu'en automne.
Ailes pointues.
En groupe, véritable acrobate.

Cri :

Répertoire étendu.
Cri le plus répandu ; un "tsîîr" aigu.
Le chant se compose d'une superbe symphonie de sons propres ou imités, de glissandos, de
bruits de crécelle, de pépiements et de jacassements.
Le mâle, lorsqu'il chante de sa plus belle voix, bat des ailes.
Spécialement bruyant dans les dortoirs, couvrant souvent le tumulte de la ville.

Situation :

Citoyen du monde.
Très largement représenté.
En automne, population estimée, avec tous les jeunes adultes et les individus venus du nord-est
de l'Europe pour hiverner, à plus de 15 millions aux Pays-Bas et en Belgique.
Partiellement protégé.

Aide alimentaire d'hiver :

Restes de repas.

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En automne, les étourneaux sansonnets se réunissent
par dizaines de milliers dans les parcs ou sur les bâtiments
pour y passer la nuit, parfois au grand dam des riverains
et des services des jardins publics.

Dans cette agitation, on oublie souvent que c'est un privilège rare que de pouvoir observer les
étourneaux se rassembler en tournoyant autour de leur dortoir.
Une nuée d'oiseaux s'amenuisant et se dispersant sur un fond de soleil couchant constitue une
expérience de premier ordre, bien plus prenante qu'un documentaire télévisé.

m@loute45.

canarisfolies33
29/10/2013, 12h35
Bonjour et merci pour ces renseignements sur les étourneaux, je penser à un truc un peu stupide mais serait il possible que ce soit les étourneau en mangeant les excréments d'animaux (voir de la vache folle) qui aurait était les premiers à transmettre la grippe aviaire ? amitiés robert.