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Voir la version complète : Le Faucon Crécerelle


FREDDIE
24/03/2013, 21h16
Uniquement pour information
Source photos : "Wikipédia"

Le Faucon crécerelle - Falco tinnunculus

Copyright ©Chaque été résonne,dans nos villes,le "kii-kii-kii" du faucon crécerelle.
L'appel de ce gracieux petit rapace diurne est célèbre depuis des siècles.
La voix de la femelle est plus grave.
Le qualificatif "tinnunculus" utilisé dans sa désignation scientifique dérive vraisemblement du
verbe latin "tinnire",qui signifie "résonner",ou ""tinter".
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Un soir d'été,quand les rumeurs de la ville semblaient apaisées et les clochers noyés dans le
brouillard,j'ai entendu,par dessus les toits,résonner leur "kii-kii-kii",telle une séquence de trille.
Le cri de la crécerelle passe souvent inaperçu.
Il m'est arrivé d'entendre un faucon crécerelle au beau milieu d'une rue commerçante très
animée,sans que personne ne lève les yeux pour en chercher l'origine.
Sans doute,un jeune faucon venait-il s'aventurer hors du nid et appelait-il ses parents,en quête
de nourriture.

Dans la nature,le faucon crécerelle niche dans les arbres,dans les grands nids d'oiseaux occupant
leur cime,ceux de la corneille par exemple,et dans les crevasses.
Les possibilités offertes dans une région en matière de nids revêtent une importance cruciale
pour l'établissement du faucon crécerelle dans celle-ci.
La "crise du logement" peut parfois expliquer l'absence de cette espèce dans certaines régions,
malgré l'abondance de nourriture.
Les défenseurs des oiseaux ont dès lors entrepris de secourir le faucon crécerelle vivant à la
campagne en disposant de spacieux nichoirs.

Celui-ci ne s'y est pas trompé,dans le paysage dénudé des Polders,au nord des Pays-Bas,près
des trois quarts de faucons crécerelle ont élu domicile dans des nichoirs construits par l'homme.
La Belgique compte elle aussi de telles initiatives,menées principalement sous l'édige de
l'Association de la nature "De Torrenvalk",du sud-ouest de la Flandre,qui,depuis1979,installe
des nichoirs dans sa région (près de Tielt) et dans les bras de l'Yser,près de Dixmude,soit,à
l'heure actuelle,85 nichoirs.
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La bonne entente de l'homme avec le faucon est récente.
Comme tous les rapaces,le facon a été en butte,de la part de l'homme,à des anathèmes et des
persécutions acharnés.
Le revirement remonte aux années 50,lorsque le faucon crécerelle devint le premier
rapace diurne à être légalement protégé en Belgique (A.R. du 12 septembre 1956).

Les faucons crécerelles sont notoirement friands de souris.
A la campagne,leur nourriture se compose pour plus de 80% de petits rongeurs.
Une étude néerlandaise de 1986 révèle que le menu de ces faucons se compose principalement
d'octobre à mars,de campagnols (95%) et de musaraignes des bois (2%).
D'avril à septembre,le faucon complète son menu de musaraignes (6%),d'oiseaux chanteurs
(2%) et de petits échassiers (1%).
Les faucons crécerelles cherchent leur proie en se mettant à l'affût depuis un point d'observation
exemple : un poteau téléphonique,ou en décrivant des cercles dans le ciel;ou encore en volant
sur place.
Guidés par une vue perçante,ils fondent alors sur leur proie.
Les pupilles d'un faucon crécerelle pèsent environ 5 grammes,soit un gramme de plus que leur
cerveau.

Les faucons crécerelles nichant à la campagne ont sur leurs voisins urbains l'avantage d'être à
proximité de leur terrain de chasse.
Les faucons des villes,en effet,ne peuvent espérer trouver des campagnols dans les environs
immédiats du nid.
Quand on sait que 20 couples vivent dans l'agglomération de Bruxelles,et autant à Paris,on peut
se demander où ces oiseaux trouvent les souris dont ils se nourrissent !!!
Sans doute jettent-ils leur dévolu sur les moineaux et les merles.
L'expérience faite par l'ornithologue "G.Haas" en 1936 est plaisante à cet égard : suivant un
couple nichant au haut du clocher d'une église et dont les terrains de chasse étaient situés à
l'extérieur de la ville,il a constaté que la femelle se posait toujours sur un arbre,éloigné d'une
distance de 1,65 km. de son nid.
Elle mettait 90 secondes pour couvrir cette distance en ligne droite,à une vitesse de 66km/h.
Les faucons crécerelles sont donc capables de couvrir en relativement peu de temps les quelques
kilomètres les séparant de l'extérieur des villes.
Le centre et la périphérie de toutes les villes abritent en outre des champs en friche et de larges
accotements,le long des entrées et des sorties d'autoroutes.
Les faucons crécerelles sont assurés d'y trouver,en règle générale,davantage de souris que dans
les champs cultivés ou prairies.
Pendant la couvaison,le mâle passe en moyenne 4,6 heures à voler à l'affût d'une proie.
En hiver,le nombre d'heures consacrées à la chasse est nettement inférieur (en moyenne :
1,6 heure/jour).
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Le faucons se montrent,à vrai dire,peu difficiles,et ne construisent pas de nid,se contentant de
pondre leurs oeufs à même le sol.
Le cas les plus piquants,et les plus riches en anecdotes,correspondent sans nul doute à ceux
des faucons élisant domicile dans les pots de fleurs ornant les appuis de fenêtre d'un
appartement.
L'appui de la fenêtre de la famille "Haake",de Halle,en Allemagne occidentale,a ainsi acceuilli un
couple de faucons,qui a mis au monde 5 petits.
La tâche de nourrir la femelle et les petits revient,en règle générale,au faucon crécerelle mâle.
Nos parents faucons de Halle ne semblait guère en état de subvenir suffisamment aux besoins
de leurs petits.
Qu'à cela ne tienne,la famille "Haake" a fourni l'aide alimentaire voulue,permettant aux deux plus
faibles de voler malgré tout.

Les faucons crécerelles et les choucas se disputent parfois férocement les emplacements pour leurs nids.
La fenêtre de l'école où j'étais élève donnait sur un chêne.
J'ai assisté à une lutte de plusieurs semaines pour construire un nid dans celui-ci.
Elle s'est terminée à l'avantage du choucas.
Dans l'église de Noordwijk,aux Pays-Bas,les faucons crécerelles sont souvent chassés par les choucas.
Dès que les jeunes choucas ont quitté le nid,2 ou 3 couples se mettent à nicher dans les clochers
de l'église.
Les faucons crécerelles vivant en ville semblent attraper davantage d'oiseaux que la moyenne
de l'espèce.
Observations à l'appui,le menu urbain se compose,en effet,de 57% d'oiseaux (surtout moineaux
verdiers et étourneaux) contre 7,5% d'oiseaux seulement pour les faucons vivant en milieu
boisé.
L'auteur norvégien "Ib Trap-Lind" décrit ainsi la manière dont procède le faucon crécerelle pour
chasser en ville : "Les faucons dressent souvent des embuscades,pour lancer sur les oiseaux
vivant en ville des attaques surprises".
Les faucons urbanisés semblent bien se rendre volontiers 'coupables" de pillage de nids d'oiseaux
chanteurs,voire de pigeons et de corneilles.
Le poids des proies capturées joue naturellement un rôle aussi.
Un faucon crécerelle mange chaque jour 40 à 60 grammes de viande,ce qui correspond au poids de 3 ou 4 souris.
La capture d'un jeune étourneau de 70 g. représente donc un gain de temps précieux.
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Dans l'ensemble, le faucon crécerelle est principalement connu des automobilistes attentifs,qui
les aperçoivent sur le bord des routes.
Il est bien rare,en roulant entre deux villes,de ne pas en rencontrer au bord de la route,la tête au
vent,s'ébrouant ou volant sur place.
Dès qu'il aperçoit un campagnol,le faucon crécerelle plonge jusqu'à une hauteur de 5 mètres
au-dessus de sa proie,puis tend ses serres en avant,pour opérer un plongeon "de haute
précision" dans l'herbe.
Juste avant la "prise",il déploie largement la queue,qui freine la chute en faisant office de
parachute.
En ville,le faucon crécerelle se comporte comme un hôte discret.
Le "squattage des appuis de fenêtres" reste une expérience-pilote,loin d'être imposée.
Une source de dérangement à 50 mètres,ou moins,du nid suffit à compromettre la couvaison.
Sans doute est-ce la raison pour laquelle la plupart des faucons crécerelles des villes nichent
dans des angles et recoins de bâtiments,difficilement accessibles à l'homme.Copyright ©

micka
24/03/2013, 22h00
bonsoir

petit complément source LPO Alsace

Le faucon crécerelle est un rapace de petite taille, dont la longue queue et le vol sur place sont caractéristiques. Le mâle est facilement reconnaissable à son dos roux tacheté et sa tête grise. Lorsque l’hiver est clément, un grand nombre d’individus restent en Alsace, sinon ils disparaissent presque entièrement de la région et partent hiverner jusque dans le sud de la France.

Le faucon crécerelle ne construit pas de nid : il occupe celui d’un autre oiseau (souvent celui de la corneille noire) ou pond directement sur le replat d'une falaise, dans une cavité de bâtiment, d’arbre ou dans un nichoir, en ville, en lisière de forêt ou sur des pylônes électriques. Il se nourrit surtout de petits rongeurs et principalement de campagnols des champs, mais capture aussi des petits oiseaux (moineaux, en ville), des reptiles, des amphibiens et des gros insectes. Sa technique de chasse est bien connue : il effectue un vol sur place, entre 10 et 40m de haut (appelé «vol en Saint Esprit»), puis fonce sur sa proie en piqué. D'autres fois, il chasse à l’affût, perché sur un piquet.

Le faucon crécerelle est un oiseau des milieux ouverts, se reproduisant du bord de la mer jusqu'en haute montagne. En Alsace, il niche jusque dans les cirques rocheux des Hautes-Vosges.

Statut juridique

Le faucon crécerelle est, comme tous les rapaces, protégé sur l’ensemble du territoire français par l'arrêté ministériel du 29 octobre 2009 (abrogation de l’arrêté ministériel modifié du 17 avril 1981). La protection de l’habitat est dorénavant prise en compte dans son article 3-II : « Sont interdites … la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée … ».

Effectifs et facteurs de menace

Le faucon crécerelle est en régression globale en Europe ; la population française a beaucoup diminué à partir des années 50. Elle a été évaluée de 72 500 à 101 000 couples lors de l’enquête nationale LPO sur les rapaces, menée entre 1999 et 2002. En Alsace, le faucon crécerelle est présent dans la plupart des communes alsaciennes : sa population est estimée à 2000 ou 3000 couples. Dans le massif vosgien, il chasse jusque sur les hautes-chaumes.

L’espèce est surtout menacée par l’intensification de l’agriculture, qui entraîne un appauvrissement général du milieu (habitat, nourriture, etc)

Etudes et protection

A l’occasion du lancement d’un nouvel inventaire national de l’espèce, le faucon crécerelle a été choisi par la LPO Alsace comme «Oiseau de l’année» en 1999.

Grâce à une couverture médiatique régionale et à une forte participation des ornithologues de la LPO Alsace et des naturalistes d’autres associations, l’enquête de recensement lancée dans le cadre de cette opération a mobilisé plus de 130 personnes, ornithologues confirmés et débutants, sur toute l'Alsace, totalisant ainsi 230 communes prospectées.

Près de 330 couples ont été dénombrés dans 183 communes. La densité en couples par km2 varie de 0,04 dans les Hautes-Vosges à 0,48 dans la commune de Strasbourg. L’espèce est bien représentée dans le Kochersberg (0,45 couples par km2) et dans le Sundgau (0,32 couple par km2). La population de l’ensemble de l’Alsace a pu être estimée entre 1417 et 1546 couples (de 862 à 950 couples dans le Bas-Rhin et de 555 à 596 dans le Haut-Rhin) à cette occasion. L'estimation a été revue à la hausse plus tard, lors de l'enquête nationale sur les rapaces nicheurs. Les supports des nids sont des arbres (54%), des bâtiments (26%) ou des pylônes électriques (15%). En moyenne, les nichées réussies contiennent 2,7 jeunes.

FREDDIE
26/03/2013, 14h33
bonsoir

petit complément source LPO Alsace

Le faucon crécerelle est un rapace de petite taille, dont la longue queue et le vol sur place sont caractéristiques. Le mâle est facilement reconnaissable à son dos roux tacheté et sa tête grise. Lorsque l’hiver est clément, un grand nombre d’individus restent en Alsace, sinon ils disparaissent presque entièrement de la région et partent hiverner jusque dans le sud de la France.

Le faucon crécerelle ne construit pas de nid : il occupe celui d’un autre oiseau (souvent celui de la corneille noire) ou pond directement sur le replat d'une falaise, dans une cavité de bâtiment, d’arbre ou dans un nichoir, en ville, en lisière de forêt ou sur des pylônes électriques. Il se nourrit surtout de petits rongeurs et principalement de campagnols des champs, mais capture aussi des petits oiseaux (moineaux, en ville), des reptiles, des amphibiens et des gros insectes. Sa technique de chasse est bien connue : il effectue un vol sur place, entre 10 et 40m de haut (appelé «vol en Saint Esprit»), puis fonce sur sa proie en piqué. D'autres fois, il chasse à l’affût, perché sur un piquet.

Le faucon crécerelle est un oiseau des milieux ouverts, se reproduisant du bord de la mer jusqu'en haute montagne. En Alsace, il niche jusque dans les cirques rocheux des Hautes-Vosges.

Statut juridique

Le faucon crécerelle est, comme tous les rapaces, protégé sur l’ensemble du territoire français par l'arrêté ministériel du 29 octobre 2009 (abrogation de l’arrêté ministériel modifié du 17 avril 1981). La protection de l’habitat est dorénavant prise en compte dans son article 3-II : « Sont interdites … la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée … ».

Effectifs et facteurs de menace

Le faucon crécerelle est en régression globale en Europe ; la population française a beaucoup diminué à partir des années 50. Elle a été évaluée de 72 500 à 101 000 couples lors de l’enquête nationale LPO sur les rapaces, menée entre 1999 et 2002. En Alsace, le faucon crécerelle est présent dans la plupart des communes alsaciennes : sa population est estimée à 2000 ou 3000 couples. Dans le massif vosgien, il chasse jusque sur les hautes-chaumes.

L’espèce est surtout menacée par l’intensification de l’agriculture, qui entraîne un appauvrissement général du milieu (habitat, nourriture, etc)

Etudes et protection

A l’occasion du lancement d’un nouvel inventaire national de l’espèce, le faucon crécerelle a été choisi par la LPO Alsace comme «Oiseau de l’année» en 1999.

Grâce à une couverture médiatique régionale et à une forte participation des ornithologues de la LPO Alsace et des naturalistes d’autres associations, l’enquête de recensement lancée dans le cadre de cette opération a mobilisé plus de 130 personnes, ornithologues confirmés et débutants, sur toute l'Alsace, totalisant ainsi 230 communes prospectées.

Près de 330 couples ont été dénombrés dans 183 communes. La densité en couples par km2 varie de 0,04 dans les Hautes-Vosges à 0,48 dans la commune de Strasbourg. L’espèce est bien représentée dans le Kochersberg (0,45 couples par km2) et dans le Sundgau (0,32 couple par km2). La population de l’ensemble de l’Alsace a pu être estimée entre 1417 et 1546 couples (de 862 à 950 couples dans le Bas-Rhin et de 555 à 596 dans le Haut-Rhin) à cette occasion. L'estimation a été revue à la hausse plus tard, lors de l'enquête nationale sur les rapaces nicheurs. Les supports des nids sont des arbres (54%), des bâtiments (26%) ou des pylônes électriques (15%). En moyenne, les nichées réussies contiennent 2,7 jeunes.

Bonjour Micka,

Merci pour le complément d'informations.

micka
26/03/2013, 14h44
bonjour
de rien
des posts qui font toujours plaisir à lire